Séquence apocalyptique à Moirans : des carcasses de véhicules dérobées à une casse, empilées et incendiées, ont transformé le quartier de la gare en un brasier insurrectionnel. "En 21 ans, je n’ai jamais vu une telle violence […]. La démocratie est bien malade", se désole le maire. Tout est parti d’une simple décision de justice ; un refus de permission de sortie sollicitée par un détenu désirant assister aux obsèques de son frère, décédé dans un accident à bord d’une BMW volée et suspecté de plusieurs cambriolages. La famille est issue d’un camp de « gens du voyage sédentarisés » (à quand, les « sédentaires nomadisés » ?), qui a entrepris d’appliquer sa propre loi pour faire fléchir les institutions.
"Il va y avoir du grabuge. Je n’ai plus rien à perdre. On a des soutiens dans des camps partout en France. Tout le monde va se révolter", menace Adèle Vinterstein, mère des deux frères. Selon elle, "il n’y a pas eu de violence, juste des voitures cassées". Mais cette fois, même les médias sont partagés. Là où les timorés de service évoquent du bout des lèvres des "incidents", d’autres s’enhardissent à parler de "guérilla urbaine". Stupeur des journalistes lors de l’interview du préfet de l’Isère, sur les lieux mardi soir. La situation est "sous contrôle". Des interpellations ? Aucune. Une centaine de fauteurs de troubles ; pas un seul n’a été arrêté. Pendant ce temps, Manuel Valls prône à grands coups de clics "la fermeté et le rétablissement de l’ordre républicain" sur Twitter. Quand il ne sait plus quoi dire, le Premier ministre brandit la "République" comme un étendard. Qui flambe au fil de la politique démissionnaire de son gouvernement.
Dans le centre de détention d’Aiton en Savoie, où est incarcéré le fils Vinterstein, une mutinerie a été organisée par 46 taulards, qui ont mis le feu à une coursive et détruit les serrures des cellules. Quelques heures plus tôt, la gare de Montargis fut le théâtre d’un règlement de comptes entre bandes rivales : 80 délinquants cagoulés, armés de bâtons et de pierres, ont causé des dégâts considérables sous les yeux des usagers médusés. La police, arrivée une heure plus tard, n’a procédé à aucune interpellation. "Il n'y a aucun contrôle dans ces trains. Les jeunes montent sans ticket et sans surveillance", déplore le député-maire, qui réclame des effectifs supplémentaires. La veille, à Melun, un bus avait été démoli et son chauffeur blessé par une vingtaine de racailles. Mardi, à Castres, un camp illégal de gens du voyage, qui endommageaient les voies ferrées en y jetant des plaques de béton et agressaient les voyageurs, a enfin été expulsé. Les trains ne roulaient plus depuis quinze jours. Un autre terrain avait pourtant été proposé par le maire, mais "ils ont refusé car ils ne veulent pas se mélanger" aux occupants qui y sont installés.
La France sombre chaque jour un peu plus sous le poids des communautarismes qui exigent une législation à la carte et ne respectent plus aucune règle. Comportements régressifs, anomie, violence triomphante : l’ère du "dialogue" est révolue. Les Français ne veulent plus de l’angélisme de madame Taubira, de l’enfumage d’un Razzi Hammadi, qui osait affirmer sur BFM TV mardi soir : "Il n’y a pas d’embrasement, je vois de l’espoir", tandis que François Hollande se faisait huer par sa propre base électorale à La Courneuve, à laquelle il balance des miettes de mesures antiracistes quand elle lui réclame d’abord du travail. Éblouie par son arrogance, cette caste de gauche n’entend plus rien à la France ni à ses blessures profondes. Une France qui subit, qui ne cicatrise plus, qui oscille entre révolte et incompréhension, qui n’a d’autre horizon que de serrer les dents et de ravaler sa rancœur en attendant la sentence des urnes.
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