Mardi soir, lors de son allocution, Emmanuel Macron a annoncé la reprise possible des cultes, mais limitée à 30 personnes. Des négociations devraient reprendre entre la Conférence des évêques de France et le gouvernement, dès mercredi.

Analyse et réaction de Mgr Aillet, qui revient également sur ces dernières manifestations de rue des catholiques si mal perçues par beaucoup d'évêques.

 

Le président de la République a annoncé que les cultes pourront reprendre. Toutefois, ils ont mis une barre à 30 personnes maximum pour assister à la messe ou à tout autre culte. Pour quelle raison, cette décision a-t-elle été unanimement condamnée par les évêques français ?

 

Je crois que c’était une farce. Il y a un principe de proportionnalité. Il est sûr qu’une petite chapelle de montagne et une grande cathédrale n’ont pas tout à fait la même capacité d’accueil... Quand on sait le nombre de personnes qui attendent de pouvoir participer à la messe, c’était très irrespectueux vis-à-vis de l’Église et des évêques en particulier. Ils avaient discuté et échangé et n’étaient pas partis sur une jauge aussi ridicule.

 

 

Le secrétaire de la Conférence des évêques de France a annoncé que des négociations reprendraient aujourd’hui.

 

Il y a en effet une grande levée de boucliers sur les réseaux sociaux de la part des catholiques et une incompréhension de la Conférence des évêques de France d’une manière officielle. De fait, le président de la Conférence des évêques de France a écrit hier au président de la République qui lui a téléphoné juste avant minuit pour lui dire qu’il croyait que c’était une chose prévue et convenue, mais que finalement il donnait des ordres pour que d’ici jeudi on puisse définir une jauge plus réaliste, à partir du 28 novembre puis à partir du 15 décembre.

 

 

Des catholiques ont manifesté toutes les semaines devant les lieux de culte. Ces manifestations n’ont parfois pas été comprises, voire condamnées par une partie des évêques. Comprenez-vous ces manifestations ?

 

Oui bien sûr. Je ne crois pas qu’elles aient été condamnées par les évêques. Je crois qu’à un petit moment, on n’a pas voulu mélanger les prières de rue avec des manifestations revendicatives tout à fait louables. La liberté religieuse fait partie du bien commun. C’est complètement essentiel. Par conséquent, les laïcs en fonction de leurs responsabilités propres ont le droit de manifester et même éventuellement avec des prières de rue au cours des manifestations pour réclamer ce qui est un droit citoyen. Pour moi, c’était tout à fait logique, pas de prendre des initiatives, mais d’encourager et de soutenir les laïcs. S’ils prennent des initiatives citoyennes qui suis-je pour les en empêcher ? Ce serait du cléricalisme.

 

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25 novembre 2020 à 13:10

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