Dans une interview publiée par Konbini, Hugo Clément, journaliste, présente le livre d’une mère, Anne Ratier, qui raconte comment elle a « offert » la mort à son fils lourdement handicapé.

Elle explique calmement comment elle a procédé, avec son mari, lui faisant ingérer un médicament qui l’a fait mourir après une longue agonie de trois jours. L’enfant avait 3 ans.

Selon elle, ce n’était pas une vie… Elle explique : "Il ne peut y avoir de vie sans dignité."

La faiblesse est donc de l’indignité, la fragilité est de l’indignité ? Indigne de quoi ? De vivre visiblement. La vraie raison ? S’il est vrai qu’il est difficile d’avoir un handicapé à la maison, cela relève du confort et non d’un principe moral.

La loi désigne cet acte comme un homicide volontaire avec préméditation (art. 221-1 du Code pénal). Elle en est bien consciente, monsieur Clément le lui rappelle. Elle explique ne pas avoir regardé s’il y avait une prescription ; cependant, ce livre sort trente-deux ans après les faits, la prescription en matière criminelle étant de trente ans.

À cette question posée par le journaliste : "Quelle aurait été sa vie ?", sa mère répond qu’il aurait vécu dans un centre, à ne faire que bouger la tête, mais... aurait-il fait du mal ? Car, au moins, il en aurait eu une, de vie.

Sur Twitter, le journaliste répond aux réactions du public interloqué. Mais il refuse de porter un jugement moral sur cet acte. Lui qui est si prompt, d’habitude, à porter des jugements de valeur…

Elle conclut l’interview en disant : "Je ne dirais pas que je suis heureuse, mais je suis soulagée." Que rajouter de plus ? Le pire étant qu’elle rend public son geste en écrivant un livre avec lequel elle va gagner de l’argent. Les médias sont friands de ce genre d'histoire, qui y voient un bon moyen immoral de se faire une bonne publicité. Le scandale est porteur, même si on instrumentalise un meurtre. Dans le même temps, l’eugénisme est banalisé et l’infanticide reste impuni.

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06 mars 2019 à 15:38

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