Un métro à Abidjan plutôt que des chars en France ! C’est Macron

Vendredi, lorsque le général Pierre de Villiers, la plus haute autorité militaire française, sera dans le bureau de celui qui s'affirme comme le chef de tout, il aura beau jeu de s'offusquer d'une nouvelle révélée hier par l'agence financière Ecofin. 

Comment, en effet, ne pas se rebeller, comment ne pas s'offusquer, comment admettre de pouvoir offrir à un pays, même si celui-ci est le meilleur et le plus fidèles de nos amis, la somme fabuleuse de deux milliards d'euros alors que le chef-président vient de réduire de 850 millions d'euros le budget des armées. Une taille budgétaire qui rendra impossible le remplacement, voire même la mise à niveau des matériels militaires qui, sur les terrains africains, se dégradent immanquablement.

Mais la France sait être généreuse pour les autres. Sans doute pour se faire pardonner de son colonialisme d'antan dont on tait l'évidence même qu'il a sorti de la misère et de bien d'autres fléaux les pays où il a sévi et où il a bâti toutes les infrastructures actuelles. Mais cela est une autre histoire. 

Alors la France de Macron, succédant à la générosité d'un Hollande, a décidé d'accorder un appui financier de 2,125 milliards d'euros à la belle Côte d'Ivoire. C'est un Premier ministre ivoirien aux anges qui l'a annoncé à l'issue d'une mission française qui s'est achevée le 13 juillet. M. Amadou Gon Coulibaly a précisé que c'est le chantier du métro d’Abidjan qui sera privilégié, puisque 1,4 milliard d'euros lui seront affectés. On ne s'étonnera pas que les sociétés qui bénéficieront de cette manne, à hauteur de 58 %, sont Bouygues et Keolis, filiale de la SNCF. Le reste étant attribué à deux sociétés coréennes.



Un métro contre des chars, des avions, des soldes, voilà ce dont est capable le chef qui, en même temps, blâme son pays qui se trouve être le nôtre pour les responsabilités dans la rafle du Vel' d'Hiv', et pour ses actes de barbarie dans la guerre d'Algérie. 

Emmanuel Macron se moque, une fois de plus, de ses électeurs, de ceux qui lui ont confié les clefs en or de l’Élysée. Pierre de Villiers, vendredi, ira rejoindre son frère Philippe au Puy du Fou pour y méditer sur le fait du prince.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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