Meta autorise la haine… quand elle est dirigée contre l’envahisseur russe

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La bonne haine et la mauvaise haine… ça ressemble aux nuances très subtiles entre le bon et le mauvais chasseur qui nous étaient enseignées par Les Inconnus dissertant sur le noble art de la chasse à la galinette cendrée dans le Bouchonnois. Mais c’est bien ce que Meta, l’entreprise qui détient Facebook et Instagram, vient d’instituer : le droit à la « bonne » haine. Reuters nous informe que des instructions ont été données aux modérateurs de douze pays (Arménie, Azerbaïdjan, Estonie, Géorgie, Hongrie, Lituanie, Pologne, Ukraine, etc.) dont onze sont chrétiens. Les discours de haine et incitant à la violence envers les envahisseurs russes sont dorénavant admissibles, par exception. Les appels au meurtre de Vladimir Poutine et Alexander Lukashenko sont aussi tolérés. Demeurent interdites ces mêmes publications envers les civils russes hors du contexte de l’invasion de l’Ukraine ou envers les prisonniers de guerre. En outre, les publications élogieuses envers le bataillon d’Azov qui étaient interdites ne le sont plus. L’ambassade russe aux États-Unis a bien sûr formulé une protestation.

La haine à la guerre ou ailleurs, c’est moche. C’est un sentiment qui détruit celui qui l’éprouve, et le fait déchoir dans la barbarie. Même s’il est indispensable de bien désigner un adversaire et de se battre sans concession quand il faut s’y résoudre, il serait bon de respecter l’article 7 du code d’honneur du légionnaire. « Au combat, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes les ennemis vaincus, tu n'abandonnes jamais ni tes morts, ni tes blessés, ni tes armes. »

Mark Zuckerberg, le PDG fondateur de Meta, semble aujourd’hui contester à Lloyd Blankfein (l'ex-patron de Goldman Sachs célèbre pour son « I am doing God’s work »/« Je fais le boulot de Dieu ») le soin d’incarner Dieu sur terre, d’arbitrer entre le bien et le mal.

Dans le roman génial de George Orwell 1984, les deux minutes de la haine étaient organisées par un État totalitaire qui usait cyniquement d’une propagande établie par un ministère de la Vérité. Mais dans nos États occidentaux devenus trop faibles, des firmes les ont supplantés et les États impuissants les regardent faire. Vladimir Poutine remplace le méchant Goldstein du roman, bouc émissaire institutionnel proposé à cette espèce de catharsis collective qui préviendrait les pensées dissidentes. La ficelle totalitaire est trop grosse pour ne pas voir une promotion de l’affect et du pathos au détriment de la réflexion critique.

Les réseaux sociaux sont de gigantesques machines à polariser l’opinion et ils sont assez addictifs pour pérenniser leurs emprises respectives sur ceux qui s’y adonnent. Leurs maîtres le savent et en usent au profit de leurs idéologies relativistes, transhumanistes et libérales. L’occasion manquée par Donald Trump de les mettre au pas coûte déjà et coûtera encore cher à l’Occident. Quand cessera-t-on de les considérer comme d’anodins hébergeurs ?

Le bouc émissaire de René Girard est innocent des crimes que le mythe lui imputera, une fois zigouillé par la foule. Vladimir Poutine ne l’est pas et il est peu probable qu’une foule le lynche. Mais comment ne pas voir dans ce délitement de la retenue qui devrait être indispensable les prémices de la lutte du tous contre tous, du chaos annoncé dans Achever Clausewitz ? Ils ne sont pas parvenus à nous faire vraiment peur avec le Covid ou la guerre en Ukraine elle-même, mais sommes-nous sûrs de la solidité des digues qui contiennent notre propre barbarie ?

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Comme le disait récemment Alexandre Douguine : « Ce n’est pas une guerre contre l’Ukraine. C’est une confrontation contre le globalisme. L’Occident moderne, où triomphent les Rothschild, Soros, Schwab, Bill Gates et Zuckerberg, est la chose la plus dégoûtante de l’histoire du monde. La rupture avec l’Occident n’est pas une rupture avec l’Europe. C’est une rupture avec la mort, la dégénérescence et le suicide ». Cette guerre contre le Nouvel Ordre Mondial n’en est qu’à ses débuts.

  2. Facebook au service du mondialiste mais tout le monde sait ça à part les quelques uns qui confient leur vie privée à ce site.

  3. Ce n’est pas Meta qui autorise la haine et l’appel au meurtre, mais M. Zuckerberg, autrement dit la caste mondialiste. Preuve que le conflit engagé par la Russie dépasse la simple remise en ordre de l’Ukraine…

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