Menaces sur la statue de Jeanne d’Arc à Bourg-Argental (Loire) : l’affaire entre les mains des avocats

La statue de Jeanne d'Arc qui a été démontée
La statue de Jeanne d'Arc qui a été démontée

C'était en janvier dernier. Dans le village de Bourg-Argental, entre Saint-Étienne et Annonay, dans le département de la Loire, le conseil municipal avait fait voter la dépose d’une statue de Jeanne d’Arc et d’une croix de mission à l'occasion de travaux de réaménagement d'un square, le square Jarrosson. Les deux éléments avaient été soustraits à la vue du public du jour au lendemain, suscitant l’émotion de Bourguisans qui, en réponse, avaient manifesté et décider d’attaquer en Justice cette délibération du conseil municipal d’« enlever tout ce qui obstrue le square pour dégager l’espace originel ».

Isabelle Surply, conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes (LIS), avait réussi à obtenir de la part du maire socialiste Stéphane Heyraud de convenir ensemble d'un nouvel emplacement dans l'espace public pour la statue de Jeanne d'Arc et la croix de mission. Malgré de nombreuses relances de la part de l’élue, le maire n’a finalement pas tenu sa parole et c’est désormais par la biais de son avocat qu’il s’exprime sur ce sujet.

Dans un courrier que BV a pu consulter, adressé par maître Baptiste Bonnet à l’avocat du collectif des habitants, il est fait état du dossier de consultation des entreprises (DCE) voté le 3 octobre 2022 en conseil municipal. Ce dossier prévoyait ce qui suit : « Dépose, stockage et repose des éléments […] et repose sur le site après réalisation des travaux. » Mais quelques lignes plus bas dans ce courrier, l’avocat ajoute que « le conseil municipal, souverain en la matière, décidera, une fois les travaux d’aménagement terminés, si ces monuments regagneront le square ou s’ils seront affectés à un autre espace public. Quoi qu’il en soit, la statue de Jeanne d’Arc et la croix de mission demeureront visibles du grand public. »

Isabelle Surply fustige : « Quand le maire nous répondait droit dans les yeux qu’il ne savait pas où remettre ces éléments, au pire c’était de l’incompétence : il ne sait même pas ce qu'il fait voter car il y est complètement indifférent ! Pour lui, ce patrimoine vernaculaire n’a aucune valeur. Au mieux, il le savait très bien et c’est malhonnête, car cela signifierait qu'il nous a clairement menti. » La croix et la statue de Jeanne d’Arc rejoindront-elles le square comme mentionné dans le dossier de consultation ou le conseil municipal délibérera-t-il autrement entre-temps ? L’affaire se joue désormais devant la Justice.

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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