Mayotte, devenue département français en 2011, est le théâtre de violences intra-communautaires récurrentes depuis de nombreuses années. Samedi 15 août, ces affrontements entre bandes ont fait un mort et quatre blessés graves, ainsi que des dégâts matériels à Mamoudzou, chef-lieu de cette île française de l'océan Indien, et à Koungou, rapporte Le Point.

« Armés de pierres, de coupe-coupe, de machettes et de bâtons »

Dans Mamoudzou, « des jeunes cagoulés et armés de pierres, de coupe-coupe, de machettes et de bâtons » sèment la terreur « sous les regards effrayés des automobilistes », brûlent des maisons et agressent des habitants, depuis bientôt une semaine. Ces deux bandes rivales sont issues des « deux villes à fort taux d’immigration clandestine », précise France Info.
Samedi, les pompiers appelés en renfort ont été menacés et ont dû rebrousser chemin. Les élus et la préfecture ont condamné « fermement » dans un communiqué commun dimanche des « actes d'une violence inadmissible et rarement atteinte », qui duraient « depuis trois jours ».

Au lendemain de ces faits qui terrorisent les Mahorais, les élus municipaux et départementaux de Mamoudzou et Koungou, la préfecture et le conseil départemental de Mayotte se sont réunis en urgence pour appeler au calme et tenter de trouver une solution à ces actes violents. La veille, une tentative de médiation organisée « en présence des riverains, responsables associatifs et religieux » avait échoué, selon France Info.

« L'anarchie importée par la communauté comorienne entrée et installée illégalement »

Le député Les Républicains Mansour Kamardine évoque, pour l'Agence France-Presse, des « guerres entre villages de la part de hordes de jeunes équipés d'armes blanches » et s'inquiète d'« un risque réel de guerre civile entre communautés ».
Lundi, le Collectif des citoyens de Mayotte dénonce, de son côté, « l'anarchie importée par la communauté comorienne entrée et installée illégalement », dans une lettre ouverte au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Selon l'INSEE, la moitié de la population de Mayotte est de nationalité étrangère, « dont une grande majorité vit clandestinement sur le territoire », relate Le Point.
« Il manque 500 agents des forces de l'ordre dans l'île », estime le député Mansour Kamardine, qui déplore que les effectifs de police et de gendarmerie pour Mayotte soient taillés pour une population officielle de 270.000 habitants alors qu'elle serait, en réalité, « de plus de 400.000 », avec l'afflux incontrôlé de clandestins.

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19 août 2020 à 0:44

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