Marion Maréchal : « Il y a une impunité médiatique, juridique et politique »

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Mercredi, l’ISSEP, l’Institut d’études politiques cofondé par Marion Maréchal, a été dégradé au cours d’une manifestation sauvage dans le quartier de Confluence, à Lyon, par des militants d’extrême gauche et des syndicalistes de la CGT, en présence d’étudiants. « On voit sur les images des militants d’extrême gauche et de la CGT qui ont insulté nos étudiants, frappé la vitre, craché sur le local et laissé des tags », décrit la vice-présidente du parti Reconquête, qui dénonce une manifestation extrêmement violente. Elle y voit les conséquences d’une « impunité médiatique, juridique et même politique ».

Jordan Florentin. L’école que vous avez cofondée, l’ISSEP, a été dégradée par des militants d’extrême gauche. Que s’est-il passé ?

Marion Maréchal. Une manifestation sauvage, non déclarée, est passée dans la rue de l’ISSEP, à l’occasion de la manifestation contre la réforme des retraites. Dans le cortège se trouvaient des militants et associations d’extrême gauche et la CGT. En passant devant nos locaux, ils ont commencé à menacer, invectiver, puis se sont rapprochés de l’établissement. Les étudiants qui étaient présents dans l’école ont dû se barricader. Les manifestants ont frappé sur la vitre, craché, dégradé le local avec des tags et collé des stickers. Ils ont également insulté. C’était une démarche extrêmement agressive et impressionnante contre un établissement scolaire.
 
J. F. Lors de ces manifestations, on voit des poubelles brûler, des policiers chargés par l’extrême gauche. Comment analysez-vous cela ?
M. M. Aujourd’hui, les personnes qui sont dans la rue ne sont pas, selon moi, représentatives de la France. S’il y a une très large opposition à la réforme des retraites, ceux qui manifestent dans la rue aujourd’hui sont des militants, associations, élus de gauche voire d’extrême gauche, le plus souvent. Ils sont accompagnés de militants syndicalistes minoritaires. Cela participe d’une radicalité et d’une violence propres à ces courants. Aujourd’hui, la tonalité est de plus en plus inquiétante. Vous avez constaté que la porte de la mairie de Bordeaux a été incendiée, mais ce n’est là qu’une manifestation de ces violences qui se multiplient partout en France, au détriment de la sécurité de nos concitoyens. On a vu l’entrée d’un immeuble prendre feu car ils avaient mis le feu aux poubelles. C’est devenu une triste habitude, à chaque contestation sociale. Je pense que ces débordements systématiques sont en partie dus à une forme d’impunité médiatique, judiciaire et même politique, avec le soutien plus ou moins tacite d’une partie de la classe politique. Il y a une impunité absolue de l’extrême gauche depuis au moins François Hollande. Côté gouvernement, je relève une véritable défaillance dans la gestion de l’ordre. On met beaucoup de CRS, il y a des charges tous azimuts, mais rien n’est fait de manière plus ciblée pour aller désactiver les leaders de ces groupes violents. On s’étonne qu’il y ait toujours une réaction a posteriori et non a priori.
 
J.F. Craignez-vous un embrasement du pays ? Que doit faire le gouvernement pour gérer cette situation ?
M. M. L’exercice d’autosatisfaction auquel Emmanuel Macron s’est prêté lors de son intervention, avec des déclarations extrêmement péremptoires, sa décision de passer au-dessus du vote participent à alimenter cette contestation violente. Ce n’est pas la première fois qu’il a ce genre d’attitude. Il avait eu des déclarations provocatrices au moment des gilets jaunes. Ce gouvernement joue avec le feu, il n’a pas compris, manifestement, qu’une réforme était nécessaire. Elle est mal amenée, incohérente. Elle participe d’un sentiment d’injustice, car il y a dans la population le sentiment légitime que rien n’était pensé en amont pour avoir une politique de l’emploi, une politique de salaires plus justes, une politique de la natalité. On a le sentiment que le gouvernement dépense sans compter, que la gabegie est partout, que la bureaucratie coûteuse continue de prospérer et, en parallèle, on demande des efforts supplémentaires aux mêmes, sans compter la gabegie liée au coût de l’immigration. Tout cela crée une ambiance explosive. Une majorité de gens ont le sentiment de ne plus être écoutés, ils ont le sentiment d'être les dindons de la farce et que rien n’est remis en cause dans le modèle économique français. Je ne crois pas que la situation va s’arranger. Elle se calmera de manière temporaire, mais les braises sont là et il ne faudra pas grand-chose pour les enflammer.
 
J. F. Que demandez-vous ? La démission d’Élisabeth Borne ? Un remaniement ?
M. M. La démission du gouvernement ne changera pas grand-chose, si c'est pour avoir une nouvelle Borne et un gouvernement copie conforme de ce qui a précédé. À partir du moment où Emmanuel Macron est à la tête du pays, un remaniement ne remettra pas en cause sa présidence. Même s’il y avait une dissolution demain matin, rien ne dit qu’on aurait un pays plus gouvernable et qu’une nouvelle majorité se dégagerait. On prend même le risque d’avoir un renforcement de la NUPES, peut-être un affaiblissement de la majorité d’Emmanuel Macron, mais l'opposition à droite continuera d’être inaudible car elle est divisée électoralement et ne se présente pas sous forme de coalition, contrairement à la gauche. Il n’en sortirait pas quelque chose de plus bénéfique.

Jordan Florentin
Jordan Florentin
Journaliste à BV

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Et pour couronner le tout, ce sont les policiers qui vont être entendus par l’IGPN pour des propos qu’ils auraient tenus contre les manifestants qui cassent, qui brûlent, qui font des montages audio et qui détruisent la France. Mais là, chut, aucune sanction.

    • Que ceux qui vont « entendre » ces policiers prennent le soin d’entendre ce qui n’a pas été enregistré avant. J’espère au moins qu’avant « d’entendre » les policiers ils vont décliner leur CV et devoir prouver qu’eux aussi ont pris des pavés plein la gueule des jours durant en disant merci continuez nous aimons cela.

  2. Cette actualité de contestation par presque les trois quarts de la population de notre nation me laisse à l’esprit que si il y avait vraiment une révolution, elle serait plus sanglante que 1789 et je pense de loin car la structure de notre pays est bien plus fragile que de ces temps là. En effet, groupes incontrôlables, banques, vitrines, monuments facilement accessibles et là nous voyons bien quelques non sécurisés depuis l’espace publique impossible gravement à sécuriser. Si par là dessus, on sait très bien que quelques activistes venus d’ailleurs pour nous imposer leur chance pour la France et dans leur premier temps, déstabiliser notre société afin de nous imposer la leur, alors le tableau est complet. Inutile de nous faire croire que ces casseurs sont des fils de familles bourgeoise, c’est plutôt curieux vue leur nombre.

  3. Il fallait bien que les melanchonistes avec sûrement la complicité du maire gauchiste de Lyon s’attaquent à l’ISSEP et à travers l’Issep à Zemmour et à Reconquête pour obliger la vraie droite à réagir contre les « manifestations populaires » et prendre le parti du pouvoir macronien qui cherche à apparaître comme le parti de l’ordre !
    Marion est parfaitement lucide dans son analyse de la situation ! Changer de gouvernement ne servirait à rien si l’assemblee nationale voire le président se maintiennent au pouvoir !
    Comme dit le dicton : les poissons pourrissent toujours par la tête !
    Bravo et soutien à Marion !

  4. Voilà une analyse froide, implacable, mais oh combien réaliste de cette violence qui monte dans notre pays. Oui, le traitement du cas antifas est quasiment absent en amont des manifestations.

  5. Ceux qui veulent imposer leur pouvoir de façon dictatoriale, agressive, violente – c’est à dire les fascistes, mouvement qui a toujours été d’extrême gauche – sont bien là, 1 siècle après Mussolini et ses chemises noires. On les retrouve dans les antifas, et dans LFI et son dirigeant. Rien n’a changé : la dégénérescence de la gauche aboutit bien au fascisme, on le constate encore aujourd’hui.
    Le gouvernement actuel est son complice, profitant de ce bras armé pour imposer son pouvoir d’extrême droite, c’est-à-dire favoriser une élite au détriment du peuple. L’Union Européenne est, elle, son bras armé.
    L’aveuglement général sur ces notions qui crèvent pourtant les yeux, est consternant.

    • Oui, mais là, Marion Maréchal parle de la CGT , un syndicat qui a pignon sur rue depuis plus d’un siècle depuis le congrès de Tour . Ce qui dénote un profond changement et une dérive totale dans le mode de foctionnement de cette centrale syndicale . Les gauchistes du NPA et autres insoumis ont mis la main sur le syndicat depuis que le parti communiste s’est effondré . Hors , je vais en choquer plus d’un, mais les commnunistes étaient beaucoup plus légitimistes que ces électrons libres qui n’ont pas cette culture ouvrière ancrée dans leur gène . Ils utilisent le syndicalisme et la marque CGT non pas comme une fin, mais comme un moyen , ou un outil pour imposer leur extrêmisme et leur idées nauséabondes . Mais en amont il y a les politiques véreux de gauche qui les instrumentalisent à leur profit en entretenant cette atmosphère de guérilla , et ce sont de bons socialos dont est issu un certain Macron ainsi que des écolos et insoumis .
      En France on ne crève pas de trop de syndicalisme mais de pas assez au contraire , y compris dans les associations , qui ne font plus leur boulot de défense des gens qui se trouvent isolés par leur statut ,qui ne rentre pas dans les clous d’attribution d’aides sociales Hors ceux qui se retrouvent les cocus de l’affaire sont les français que l’on dit moyens, dont on rogne de plus en plus les droits acquis et dont tous ces baltringues enfoncent la tête sous l’eau ! Ce sont Les gilets jaunes, quoi ,les vrais héritiers de la France d’avant et je pense qu’ils vont revenir sur le devant de la scène pour remettre tout le monde d’accord . Ils sont une partie de la solution à condition de ne pas se faire récupérer par les gauchos comme cela s’est produit à Paris .

  6. macron est à la manoeuvre derriere ces briseurs de grêve et de vitrines d’ailleurs.
    C’est la raison pour laquelle ils ne sont pas inquiétés.
    Les Français , les vrais , devront à un moment donné prendre les choses en main, comme à la libération.

  7. L’opposition patriote se saborde . Attention car la nature a horreur du vide , les ingrédients explosifs sont en place pour une déflagration qui ira dans tous les sens et ceux qui pensent que les FdO ou l’armée protègeront la population ont dû soucis à se faire . En 2017 le CEMA Général de Villiers disait » pour reconquérir les banlieues il faut 10000 hommes et je ne les ai pas « 
    6 ans plus tard nous donnons nos matériels et munitions aux ukrainiens, quandles armes des civils sont raflées en attendant que les armes déclarées prennent le même chemin ….tout est en place pour la déflagration

  8. Si l’on est en droit de trouver Madame Maréchal très attachante, là n’est pas le propos de cet article, mais bien de faire prendre conscience des possibles escalades dans les exactions commises part cette jeunesse manipulée par cette gauche haineuse. Notre société n’est pas loin de l’implosion, cependant Macron est intouchable et ses sous-fifres en pense de même pour eux, aucune honte ne les effleurer, aucune responsabilité, il en ait de même pour les LR/LREM/LFI/NUPES et autres Centristes carriéristes. Honte à toute cette classe politique qui depuis Mitterrand détruit systématiquement notre nation.

  9. cette jeune femme a tout pour elle, beauté physique et intellectuelle. Je la verrais bien moi aussi à la tête de cet ancien pays qu’on appelait la France pour lui redonner son éclat d’antan. Si les Français avaient compris son grand père Jean Marie Le Pen nous n’en serions pas là, malheureusement le lavage de cerveau est passé par là, et continu son triste travail.

    • La dure guerre civilisationnelle qui touche notre pays n’a que faire de la beauté des chefs qui la conduisent. Nous avons autant besoin de Bertrand du Guesclin que de Jeanne d’Arc. La victoire sera collective ou ne sera pas.

  10. Marion est toujours très lucide,ce qui n est pas le cas pour beaucoup de nos politiques, gouvernants et technocrates.
    Ces derniers,après des décennies, ont finalement reconnu à demi mot que le bordel était causé par l extrême gauche et non l extrême droite.On avance.
    L extrême indulgence,le laxisme envers l extrême gauche choquent beaucoup de Français. Alors que l extrême droite,très digne, porte tous les maux de la terre.
    Il y a un vrai fascisme islamo gauchiste en France. N en déplaise….

  11. Marion entourée d’une bonne équipe ferait une super présidente . Quand à ces casseurs qui sont de toutes les manifestations ils sont comme les racailles : récidivistes , connus des services de ….etc et pourtant ils sévissent toujours . Pourquoi policiers et gendarmes ne sortent pas les bombes lacrymo et canons à eau parce que ces vandales sont protégés par les élus au pouvoir .

    • pareil de mon côté , j’ai toujours vu Marion Maréchal comme en réserve de la république , un recours pour le pays France . une Jeanne d’Arc contemporaine …. Elle a des convictions et des valeurs , elle maîtrise toutes les subtilités du domaine politique, elle s’exprime clairement et simplement , sans agressivité , et ne craint personne dans un débat d’idées … Elle disposait d’un énorme capital de sympathie et de crédibilité auprès des électeurs, elle l’a un peu perdu en s’alliant avec Zemmour …

      • Elle gagne au contraire en crédibilité auprès d’Éric Zemmour qui ne varie pas d’un iota sur son analyse des dangers de l’immigration pour notre pays. Aujourd’hui le R.N. est en phase de soumission à l’Islam. Le selfie de Marine LE PEN avec une femme voilée, durant la campagne des présidentielles, et l’inauguration d’une grande mosquée turque par le député R.N. Joris Hébrard confirme ce glissement.

      • « Elle disposait d’un énorme capital de sympathie et de crédibilité auprès des électeurs, elle l’a un peu perdu en s’alliant avec Zemmour … »
        Oui, je suis en accord avec votre analyse.
        Peut être parce que le fait qu’elle se soit alliée avec Z, certes un beau parleur qui dit ce que nous voulons entendre, me l’a fait regarder d’une autre façon qui ne m’a pas convaincue.

  12. La jolie ( et intelligente, et courageuse) Marion a tout à fait raison, pour les 3 impunités, qui s’étendent au delà de son école: Impunités dans sa ville, impunité partout en France et dans l’image que donne cette France dégradée à l’ensemble du monde..

  13. Marion et l’ISSEP sont les pires ennemis du pouvoir en place et de la NUPES sa protégée. Marion sera présidente et les cadres de son entourage seront sortis de l’ISSEP. Que les tenants du pouvoir actuel préparent leurs valises, quoiqu’ils fassent nous les remplaceront.

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