Interview réalisée par Timothée Macé-Dubois

Après la guignolade Fillon/Copé de novembre, le parti d’opposition a encore fait sourire en évoquant de futures « petites annonces » en vue des municipales. À contre-courant des antiennes médiatiques, l’homme de lettres Denis Tillinac a une analyse plus nuancée.

Le recrutement de futurs conseillers municipaux par petites annonces, stratégie réelle ou coup médiatique de Copé ?

Il y a en ce moment une crise à ce niveau dans tous les partis, tant la classe politique est de piètre qualité. Si cette initiative peut conduire à l’éclosion d’une nouvelle génération de politiques, alors tous les moyens sont bons ! Il s’avère que la figure du notable a vécu ; à partir du moment où le candidat en question a une culture administrative suffisante, ce qui pourrait être vérifié par une sorte d’examen d’entrée, cette proposition ne me paraît pas si absurde.

La droite n’a plus gagné d’élections locales depuis 2001 ; les échéances de 2014 pourront-elles changer la donne ?

La gauche restera sans doute majoritaire notamment grâce au soutien du milieu rural ou semi-rural, dans lequel l’électorat retraité et fonctionnaire prend véritablement en main le tissu local. En revanche, l’impact du mécontentement populaire se fera fortement sentir dans les grandes villes, souvent plus politisées, donc plus à même de contester le pouvoir en place. Le PS devrait s’y prendre une sacrée raclée !

Paris pourrait-elle donc enfin basculer à droite ?

Les Parisiens sont d’un naturel orgueilleux, ils ont besoin d’une personnalité nationale comme maire. C’est là le principal atout de Nathalie Kosciusko-Morizet qui est alors tout à fait capable, si elle s’éloigne d’une UMP parisienne qui a donné assez de preuves de sa nullité, de battre Anne Hidalgo. Le seul écueil restera toutefois les primaires, pourtant peu ancrées dans la tradition de la droite, qui peuvent souvent laisser des traces.

La gauche n’ayant pas une majorité suffisante, Claude Bartolone ne se risquera finalement pas à réunir le Congrès à Versailles pour modifier la Constitution. Exit donc le droit de vote des étrangers, sauf referendum surprise…

La gauche n’en fera pas ! D’une part ce n’est pas dans sa culture, et d’autre part ce serait un désaveu tel qu’il provoquerait de graves troubles politiques ! Peu de gens veulent du droit de vote des étrangers, et Claude Bartolone fait bien d’éteindre ce petit feu avant qu’il ne se propage.

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21 février 2013

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