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Une société en péril, un système qui vacille, incontestablement la France décline. En mémorialiste de l'abjection, Aristide Leucate pourfend les ridicules de notre temps, analyse la désagrégation de notre nation en disséquant un obscur système de captation d'héritages. Une dérive sans nom, ni visage : kleptocratique, que d'aucuns appelleront mondialiste.

Il serait criminel de prétendre résumer pareil atlas. L'économie revendiquée de l'ouvrage est : « Où allons-nous ? » On a tôt fait d'y lire : « Jusqu'où va-t-on descendre ? » Les thèmes sont graves. Le ton lucidement tragique. Au fil des imprécations se dévoile un dessein diabolique : « La fabrication d'un homme nouveau, conditionné et aseptisé, indifférencié, indistinct, transnational, acculturé, apolitique, amoral, ataraxique, consommateur docile et hédoniste. » Cet opuscule glace. D'une outrance méthodique et rigoureuse. N'est ce pas à ce prix que se conquiert aujourd'hui la liberté d'esprit ?

Le désastre contemporain est une convergence de petites catastrophes. Nul espoir de rester indifférent, les motifs de désespérance pleuvent. La césure entre pays légal et réel, le « piège de l'allahïcité », l'affadissement généralisé, les tartuferies diplomatiques, l'enseignement de l'ignorance, la conspiration des égaux, le « prêchi-prêcha droit-de-l'hommard », les cercles concentriques, le pillage anthropologique, le prosélytisme moral de Gauche, les reniements de Droite... Tout y passe, l'Empire du Bien y boit la tasse. L'auteur remue braise et cendre, dénonce un « système complexe, interconnecté, interdépendant et endogame ». C'est juste dans l'excès, revigorant de voir percer certains abcès.

L'avenir semble susciter un étrange sentiment d' culturelle, identitaire voire existentielle. C'est pourquoi ce « Détournement d'avenir » ne devrait pas se cantonner à un public de connivence, familier de ses propres ténèbres. Il mériterait d'être propagé hors des carcans battus. Sous patronage de Michéa à Maurras en piochant par Muray et Millet, ce brûlot est en réalité un cri de révolte, brillant et bienveillant. De ceux qui brisent les marchands d'illusions, pacifient le scepticisme et invitent à entrer en réaction.

Sans céder aux sirènes du nihilisme, Aristide Leucate s'impose le devoir de déranger, de baguenauder sans chaîne ni collier. Refusant la « vandalisation » de notre civilisation, il propose une clef d'appréhension de la société. Nécessairement réducteur, jamais simplificateur. Navrantes et dévastatrices, ses chroniques poussent l'audace jusqu'à la contagion. Vous risquez de trouver certains échos à vos tracas. Gênant, parfois exaspérant mais foncièrement enivrant. On souffre de trop voir, de finir par y croire. On serait tenté d'y céder. Il faut en tâter, ne serait-ce que pour se vanter... d'y avoir sciemment renoncé.

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17 janvier 2014

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