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Comme chaque année, à l’occasion de l’été, Boulevard Voltaire vous offre des extraits de livres. Cette semaine, Résistance au meilleur des mondes, par Éric Letty et Guillaume de Prémare. Cliquez sur la couverture du livre pour l’acheter.

La science-fiction devenue réalité

Le Meilleur des mondes - Brave New World en anglais - a été publié en 1932. Son auteur, Aldous Huxley, imagine une civilisation mondiale au sein de laquelle les êtres humains sont créés artificiellement, formés en flacons et conditionnés dès l’origine pour fournir à la société des membres utiles et heureux de leur sort, quelle que soit la catégorie sociale à laquelle ils sont prédestinés. […] Le citoyen du meilleur des mondes est avant tout un consommateur. Les notions de famille, de père et de mère deviennent non seulement périmées, mais taboues, sujets de scandale et de dérision. L’idée du couple ne paraîtrait pas moins choquante et l’échange sexuel s’impose dès l’enfance comme facteur de cohésion sociale.

Le lecteur de 1932 pouvait considérer que Huxley avait écrit un roman de science-fiction ; celui du XXIe siècle tiendra ce livre pour une œuvre d’anticipation et son auteur pour un visionnaire. Le meilleur des monde vers lequel nous nous dirigeons, ou plutôt vers lequel nous sommes dirigés - mais par qui ? - ne sera certes pas la copie conforme de celui imaginé par l’écrivain britannique ; mais à bien des égards, il lui ressemble déjà.

La fécondation artificielle des êtres humains, à peine concevable en 1932, est aujourd’hui réalisée. Huxley avait imaginé que les habitants du « meilleur des mondes » seraient soumis à un conditionnement « en flacon » ; les progrès de la génétique laissent envisager de parvenir à un résultat similaire beaucoup plus sûrement.
Les perspectives ouvertes par le recours aux mères porteuses, plus correctement renommé « gestation pour autrui », sont déjà presque obsolètes : certains scientifiques préparent l’ectogénèse (le mot figure déjà dans le livre de Huxley), une technique qui permettra de développer l’embryon hors du sein maternel. La matrice artificielle, rendant possible la conception, la formation et la naissance des enfants hors du ventre de la femme, ne relève donc plus de la science-fiction.

Les scientifiques ont aussi les moyens de créer des êtres vivants identiques, non pas issus d’un unique ovule et de spermatozoïdes provenant du même mâle, comme l’imaginait Huxley, mais clonés à partir de cellules prélevées sur un individu adulte. L’application de cette technologie aux humains est encore illicite, mais pour combien de temps ? Au nom de la liberté de la recherche scientifique, certains laboratoires se déclarent prêts à braver l’interdit. […]

Parallèlement, la famille a subi des mutations considérables. Le modèle familial traditionnel - depuis le XIXe siècle au moins -, le père, la mère et leurs enfants, attaqué depuis des décennies, n’est plus considéré aujourd’hui comme la norme mais, au mieux, comme une possibilité parmi d’autres qui vont du concubinage à la famille recomposée en passant par la « famille » homoparentale - au pis, comme un archaïsme contraignant voué à devenir de plus en plus exceptionnel, puis à disparaître.

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18 août 2015

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