Licencié pour un tweet anti-avortement

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C’est le journal Ouest-France qui relate ce qui ressemble à une véritable chasse aux sorcières. Le patron du studio Tripwire Interactive, société de jeux vidéo, John Gibson, se retrouve aujourd’hui sans emploi suite à un tweet anti-avortement destiné à afficher son soutien à l’État du Texas, qui vient d’interdire l’avortement au-delà de 6 semaines de grossesse.

Le 4 septembre dernier, celui-ci s’est dit « fier », comme « développeur de jeux vidéo pro-vie » (il ne cite pas le nom de la société), de la récente décision de la Cour suprême des USA de ne pas suspendre la législation texane sur l’avortement. « Fier de la Cour suprême qui confirme la loi du Texas qui interdit l’avortement des bébés qui possèdent un pouls », a-t-il partagé sur son compte Twitter.

À la suite de ce tweet, plusieurs partenaires ont annoncé l’annulation des contrats en cours avec la société Tripwire.

« Il a été conduit vers la sortie par sa propre équipe », relate Ouest-France. La société a publié un communiqué de presse le 6 septembre expliquant : « Les commentaires exprimés par John Gibson relèvent de ses opinions personnelles et ne reflètent pas celles de Tripwire en tant qu’entreprise. Ses commentaires ont ignoré les valeurs de l’intégralité de nos équipes, de nos partenaires et de notre communauté au sens large. » Et de rajouter, dans une phrase de pure langue de bois assaisonnée à la sauce RH : « La direction a fait bloc dans son engagement pour prendre des décisions rapides pour développer un environnement plus positif. »

Comprenez qu’ils l’ont éjecté pour le simple fait d’avoir exprimé une opinion personnelle contrevenant à la doxa ambiante sur l’IVG.

Le contexte est particulièrement favorable pour les défenseurs de la vie aux États-Unis. Plus d’une douzaine d’États ont fait adopter, ces derniers mois, des législations destinées à restreindre drastiquement les conditions d’accès à l’IVG, sur la base d’une interdiction dès que les battements du cœur du fœtus sont perceptibles, soit à 6 semaines de grossesse.

Aux États-Unis, le combat pour le respect de la vie a atteint la Cour suprême qui, dans la nuit du 1er au 2 septembre, a dû se prononcer sur la constitutionnalité de la législation texane. Or, la majorité des membres de la Cour suprême a été nommée par Donald Trump et est donc conservatrice. La Cour suprême a refusé de se prononcer sur la constitutionnalité de la loi pour des questions de « complexité liée à la procédure », ce qui a fait surréagir les féministes et activistes du Planning familial.

Le débat a été porté à la Maison-Blanche et met en difficulté, actuellement, Joe Biden. Une passe d’armes assez vive a été relayée sur les réseaux sociaux montrant la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki, rabrouer vertement un journaliste catholique qui lui demandait : « Comment Joe Biden peut-il être favorable à l’avortement, alors que sa foi catholique lui explique que l’avortement pose problème sur le plan moral ? »

L’incident désastreux de ce chef d’entreprise, licencié pour un tweet, montre jusqu’où peut aller, aujourd’hui, la chasse aux sorcières contre ceux qui osent émettre un avis divergent sur l’avortement.

 

 

 

 

 

 

 

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

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