Il reste donc deux candidats à droite dont Marine Le Pen, chacun futur challenger du candidat d'une gauche qui va, à son tour, élire son champion parmi trois principaux qui vont s'entredévorer : sans doute le Président sortant et Manuel Valls, et Emmanuel Macron en candidat libre. Et il n'est pas impossible que NKM, en faux nez de Juppé, fasse sa réapparition dans un "ticket" avec Macron, la "nouveauté" étant, bien davantage que des programmes tous plus ou moins semblables et riches des habituelles promesses électorales, le grand facteur commun de la future élection présidentielle et la martingale gagnante.

Rien n'est donc joué, comme pourraient le laisser penser l'effet de surprise de cette première primaire de droite confondue avec la présidentielle, le superbe score final de François Fillon, le plaisir qu'on ne boude pas de l'élimination des deux mal-aimés de la droite libérale et l'inconnue du siphonnage des voix de gauche comme de droite par la "Rose bleue", qui a enlevé ses épines tout en se tirant une balle dans le pied parce qu'elle a pris le risque d'un dangereux flou politique sinon artistique.

Pour le moment, "l'effet Trump" joue en faveur de François Fillon, candidat travailleur, sérieux, non revendicatif, affichant une certitude modeste, plaisant aux hommes comme aux femmes (hormis quelques viragos), parfaitement mis en scène par une excellente "com'", maître de son image et flingueur inattendu - quoique logique - du "meilleur d'entre nous" dont la crispation, l'ânonnement d'un catalogue de mesures et l'absence de tout charisme lors de sa dernière prestation nancéenne tirait presque des larmes de pitié. A t-il jamais été un "meilleur" ?

François Fillon dispose de la majorité de la droite libérale grâce à un vote de rejet des candidats mal-aimés davantage que par adhésion profonde à un programme que rien, dans son passé politique, ne permet aujourd'hui de prendre pour argent comptant. D'autant moins que le jury des journalistes, particulièrement lamentable et bouffi de suffisance, ne l'a pas interrogé sur le fond des fonctions régaliennes. À ce propos, on n'avait encore jamais vu deux bidasses et une cantinière faire passer un grand oral à deux généraux dont l'un a bien mérité son "bordelage". On aimerait des jurys de la société civile, composés de personnalités compétentes, plutôt qu'un énième jeu de rôle des frères siamois "médias et politiques".

Le "peuple" français a un immense besoin de fierté, d'aimer, d'admirer et d'aller de l'avant après ces dix années "bling-bling et pingouines" que l'histoire décrira comme une autre révolution qui a ruiné notre civilisation, installé l'islam en France et cassé les codes les plus sacrés. Il s'est donc logiquement tourné vers celui qui a parlé à son cœur, lui propose un vrai défi de redressement, redonne espoir et confiance et, surtout, a un vrai "look" présidentiel.

Mais attendons les deux autres "sidérations médiatiques" de la gauche et de la Rose pour avoir une idée plus précise de la validité et de la durée de l'engouement des Français. François Fillon a de très belles perspectives devant lui, mais ne gagnera sa course que s'il franchit vraiment le Rubicon, conduit une vraie rupture et ne s'embourbe pas dans le marécage en allant chercher des "équilibres politiques" parmi ses adversaires de droite comme de gauche, voire dans la "diversité", et en évitant autant que possible de mettre la parité plutôt que la compétence aux postes de commande. La clarté, la simplicité et l'unicité seront ses atouts maîtres.

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1 décembre 2016

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