Le traité de Versailles (4/7)

Le Trianon Palace à Versailles
Le Trianon Palace à Versailles

Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919 dans la galerie des Glaces du château de Versailles, met un terme définitif à la Première Guerre mondiale sur le front occidental.
Résultant d’un processus diplomatique de plus de six mois qui a connu quelques vicissitudes, il fixe les règles selon lesquelles la paix sera appliquée. Quatrième épisode de notre passionnant feuilleton historique sur ces jours qui changèrent le XXe siècle.

Vittorio Orlando revient le 7 mai à Paris. Le texte dit « des préliminaires du traité » est remis à la délégation allemande le jour même à 15 heures, au Trianon Palace. Déjà la presse s’interroge sur l’attitude des Allemands. Et « s’ils ne signaient pas ? », titre Le Figaro[ref]Le Figaro du 7 mai 1919.[/ref] Car les tensions s’affichent ouvertement entre les Alliés et les Allemands. Le comte Brockdorff-Rantzau n’en démord pas. Il reste sur sa ligne de conduite. D’une voix rauque et saccadée, il déclare : « On exige de nous que nous nous reconnaissions comme seuls responsables de la guerre : un pareil aveu serait dans ma bouche un mensonge […] Seule une enquête impartiale, une commission neutre […] est en état de déterminer le degré de responsabilité de tous ceux qui ont participé à la guerre. »

Le 9 mai, les Allemands tentent d’engager des discussions car ils estiment qu'il y a « de nombreuses clauses inexécutables[ref]Lettre du comte Brockdorff-Rantzau à Clemenceau le 9 mai 1919.[/ref] ». Clemenceau lui répond le lendemain : « Les représentants des puissances alliés et associées ne peuvent admettre aucune discussion sur leur droit de maintenir les conditions de fond de la paix telles qu’elles ont été arrêtées. » Et si, d’aventure, « les Allemands n’acceptaient pas les conditions de paix, ce qu’on estime peu probable, toutes les dispositions militaires sont prises pour permettre aux armées alliées d’avancer comme elles eussent fait si les conditions d’armistice n’avaient pas été acceptées[ref]La Croix du 14 mai 1919.[/ref] ». De plus, ils devraient subir un blocus très étroit.

Le 13 mai, une partie de la délégation allemande, dont les ministres Landsberg (Justice) et Giesbert (Postes), repart à Berlin pour rendre compte au Parlement des négociations en cours. Le comte von Brockdorff-Rantzau reste à Versailles. Le lendemain, la délégation austro-hongroise arrive à Saint-Germain-en-Laye.

Déjà des voix s’élèvent pour critiquer le projet de traité : les réparations jugées excessives tout autant que les compensations des dommages de guerre car elles dépassent les capacités de paiement de l’Allemagne. De même, la reconstruction de la carte de l’Europe est dénoncée comme purement artificielle car, à quelques exceptions près, les populations ne sont pas consultées. Et la Société des nations apparaît plus comme une ligue de gouvernements que comme un groupement de peuples.

Néanmoins, la conférence se poursuit entre les différents protagonistes, répartis dans plusieurs commissions :
Responsabilité des auteurs de la guerre ;
Réparation des dommages ;
Régime international des ports et voies ferrées,
Financière
Économique
Prisonniers de guerre
Géographie.

À ces commissions thématiques s’adjoignent des commissions chargées des questions territoriales (affaires polonaises, tchécoslovaques, roumaines et yougoslaves, etc.) et des questions spéciales (militaires, navales, coloniales, pays hors d’Europe, etc.).

Reste que le délai de 15 jours imparti aux Allemands pour accepter le traité arrive à son terme. Il est, en principe, fixé au 21 mai. Le délai est prolongé, notamment parce que le texte définitif n’est pas prêt.

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