Le skipper Sébastien Destremau à l’origine d’un « convoi pour l’Ukraine »

Le skipper toulonnais Sébastien Destremau (5^e en partant de la gauche sur la photo) a décidé, face à la situation d’urgence touchant la population ukrainienne, d’organiser un convoi humanitaire pour venir en aide aux réfugiés. Avec quelques amis, il a lancé une cagnotte en ligne pour financer le projet « Un convoi pour l’Ukraine » et permis de récolter des dons qui financent un convoi de huit véhicules à destination de la frontière ukrainienne. Il achemine des denrées collectées et produits de première nécessité par différents organismes, dont l’Ordre de Malte et l’Association des commerçants du Mourillon ainsi que des entrepreneurs locaux.

En lien avec la préfecture du Var, le convoi est parti de Toulon le 1^er avril et est arrivé à Zahony, à la frontière ukrainienne, dimanche 3 avril, jour des élections présidentielles en Hongrie. Fait notable, le projet a été cofondé par l’ancienne pilote de l’aéronavale Marine Bayer (4^e à gauche sur la photo), laquelle s’était illustrée par son action héroïque au cours de « l’affaire du Ponant » : trente marins d’un voilier de croisière furent pris aux mains de pirates somaliens et Marine Bayer, comme chef de la flotille des hélicoptères de la Jeanne-d’Arc, tint un rôle clé dans la résolution de cette opération complexe et dangereuse. Sa conduite au feu lui valut la Valeur militaire et la Légion d’honneur.

Ayant quitté la Marine en 2010, elle s’est reconvertie en infirmière de soins palliatifs, une autre voie tout aussi héroïque. C’est sans doute en vertu de cet ADN qui la lie aux missions de sauvetage qu’elle a accepté d’accompagner le convoi aux côtés de Sébastien Destremau, qui connaît bien lui-même les aventures de l’extrême. Il s’est illustré dans le Vendée Globe 2017 avec un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, qu’il avait conduit à son terme, ainsi que dans le Vendée Globe 2020 à bord de l’IMOCA Merci, aventure qu’il retrace dans un livre intitulé Retour en enfer. Tout récemment, il a accompli, à bord de Merci, un demi-tour du monde avec sa fille Jade (2^e en partant de la droite, cette fois), 68 jours en voilier entre Perth et Toulon, une aventure père-fille peu banale elle aussi.

En plus de sa fille Jade et de Marine Bayer, deux autres acteurs ont participé également à la mise en œuvre de ce projet exceptionnel : Elie Hervy et Hugues Herreman. L’avancée du convoi peut être suivie en direct depuis le site faceocean.fr via advanced tracking.

Après avoir traversé l’Italie, puis la Slovénie, le convoi a acheminé des denrées alimentaires et du matériel de puériculture aux Ukrainiens actuellement réfugiés en Hongrie. S’adaptant aux besoins de la population locale, le convoi a dû se scinder en deux, l’un pour se rendre à Vylok, où les besoins sont immenses, selon les contacts sur place, et l’autre vers Zahony, également à la frontière ukrainienne.

Conformément à sa mission, il ramène avec lui 18 Ukrainiens, qui seront pris en charge à leur arrivée par la préfecture du Var. L’arrivée est prévue vendredi 8 avril à Toulon, en fin de matinée. Le département a, par ailleurs, déjà accueilli plus de 1.000 réfugiés ukrainiens, selon le premier bilan chiffré de la préfecture publié vendredi. Une goutte d’eau ? Certes, non. Sans cette goutte là, l’océan ne serait pas ce qu’il est. Il faut saluer l’incroyable générosité du projet mené, qui donne un signal très fort de solidarité et d’espérance dans la tragédie qui secoue actuellement l’Ukraine.

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