
Suivre l’actualité française depuis l’étranger prête à sourire, voire à rire. Du remplacement de Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls (qui risque de causer l’arrivée d’un nouveau mot dans le dictionnaire, « Vallser » devenant le synonyme de « Rocardiser ») au psychodrame des Verts quittant le gouvernement, la classe politique française n’en rate décidément pas une.
Le dernier avatar franco-français est le passage de Bercy au Quai d’Orsay du ministère du Commerce extérieur. Ainsi, Laurent Fabius est désormais le premier membre du gouvernement à cumuler diplomatie et affaires, deux choses qui ne font pas toujours bon ménage.
Cependant, il faudrait se poser la bonne question : à quoi sert le ministère du Commerce extérieur, sachant que ce sont les entreprises, et non pas l’État, qui exportent et importent (la France n’est, Dieu merci, ni Cuba ni la Corée du Nord) ?
On peut d’autant plus se le demander que la France est, chaque année, « dans le rouge » en termes de balance commerciale… La faute, bien sûr, à la mondialisation puisque rien n’est jamais de notre responsabilité dans notre beau pays.
En effet, en 2013, tandis que le déficit commercial de la France atteignait les 61,2 milliards d’euros, l’Italie affichait un excédent commercial de 30,4 milliards et l’Allemagne un record de 198,9 milliards d’euros ! Mais, bien entendu, l’Italie et l’Allemagne ne sont pas exposées à la concurrence des pays à bas salaire ni à la mondialisation !
D’ailleurs, l’Allemagne n’a jamais eu de ministre du Commerce extérieur, tandis qu’en Italie, c’est une simple compétence du ministère du Développement économique. Preuve qu’un ministère du Commerce extérieur ne sert à rien sinon, dans notre cas, à comptabiliser des déficits qui perdurent année après année.
Et si on supprimait le ministère du Commerce extérieur ?
6 avril 2014