Ce 13 juin, le Conseil d'État a statué, sur la requête de la CGT, de la Ligue des droits de l'homme et de syndicats de la magistrature : le droit de manifester est rétabli, sous réserve de rassemblements inférieurs à 5.000 personnes, et du respect des règles sanitaires, comme le précise Le Monde. En statuant ainsi, le Conseil d'État se porte au secours d'un gouvernement dépassé qui, « en même temps », interdit les manifestations sans pouvoir les empêcher : formidable aveu d'impuissance de l'État, preuve de l'évanouissement du pouvoir comme des principes de droit et de la Constitution.

Ce gouvernement, qui passe son temps à invoquer la République, les grands principes de droit, est l'agent passif et actif de sa destruction : passif, parce qu'incapable et faible, actif quand le ministre de l'Intérieur en personne explique que l'émotion justifie de bafouer la loi et l'ordre, entérinant de facto la disparition de la Constitution, de la République, de la démocratie, au profit des factions antirépublicaines. Le Conseil d'État a rétabli le droit de manifester, il ôte ainsi une épine du pied du gouvernement, qui ne sait plus s'il doit faire plaisir aux forces de l'ordre, qui l'ont sauvé à plusieurs reprises dans le passé, ou aux indigénistes et gauchistes, qui votent pour lui en dernier ressort. Voilà à quelles arguties politiciennes le gouvernement brade l'État de droit, l'autorité de l'État, la République.

Le Conseil d'État a statué, en dernier ressort, et, ce faisant, il se substitue à un gouvernement incapable de décider, d'imposer la loi, de faire régner l'ordre. Le gouvernement des juges, qui s'est insinué depuis des années à la faveur de la déliquescence de l'État et de la superposition des juridictions internationales, qui a offert aux juges un quasi-pouvoir législatif en plusieurs circonstances, est ainsi confirmé par la faillite de ce gouvernement.

C'est donc un recul démocratique décisif, par la substitution d'un pouvoir judiciaire non élu à un pouvoir exécutif découlant du suffrage universel. Mais également par les concessions faites à des groupuscules gauchistes et indigénistes qui agissent par la violence, le rejet de la loi et réclament de facto la disparition de la République une et indivisible au profit du communautarisme. Encouragés en ce sens par un Garde des Sceaux qui, en conviant la famille Traoré place Vendôme, donne quitus à ses revendications, contre la police et la magistrature.

Avec Macron et son gouvernement, et sa fameuse doctrine du « en en même temps », tous les ingrédients sont, désormais, réunis pour que la France s'enlise dans une forme de guerre civile et d'abandon de l'État de droit. Si cela devait durer encore deux ans, nul ne sait dans quel état pitoyable la France sortirait du tragique mandat Macron…

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15 juin 2020 à 15:10

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