Le français est la langue de l’école républicaine, un point, c’est tout !

tableau noir

Citoyen.ne.s, cher.e. élu.e.s, d’ici et d’ailleurs, agent.e.s territoriaux.ales, indigènes et indigènes, et vous, mairesses et maires, vous tous.tes les enragé.e.s de l’épicène, vous souvenez-vous de cette circulaire, passée sous silence, d’Édouard Philippe, du 21 novembre 2017 ? Non ? Rappelons-la. Conformément à l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) toujours en vigueur et en vertu de l’article 1 alinéa 2 du 4 août 1994 de la Constitution disposant « que la langue française est la langue des services publics », cette circulaire bannissait l’écriture inclusive des textes émis par le gouvernement dont la rédaction devait être « claire et entendible ». Comme une bonne nouvelle n’arrive pas seule, le gouvernement français, par la bouche du ministre de l’Éducation nationale, fait une nouvelle annonce, ce 6 mai 2021, destinée aux instituteur.e.ri.ce.s soucieu.x.e.s de l’apprentissage des enfant.e.s : désormais, on apprendra à lire et à écrire « en français et pas autrement ».

Une circulaire, émanant, cette fois, du ministre Jean-Michel Blanquer, parue au BO, adressée aux recteurs et aux rectrices d’académie, précédée d’un avertissement solennel de Madame le Secrétaire perpétuel de l’Académie française - institution qui a la charge de veiller sur notre langue -, proscrit le point médian de l’apprentissage de la langue. Mine de rien, quelle pierre écolo dans le jardin des révolutionnaires ! Si la première circulaire avait fait long feu, celle du 6 mai décoche une flèche mortelle, et même dépose une bombe, en réponse à la guerre des féministes, sexistes, wokistes qui ont fait main basse, il y a des années, illégitimement, avec violence, sur notre langue. Fini le mégenrage ! Finie l’écriture neutre non sexiste ! Dura lex sed lex. Une étape décisive dans la reconquête de notre langue est franchie.

La guerre remontait à 1984. On en lit les étapes sur les sites ad hoc, avec ses attaques et les cessez-le-feu non respectés. La dame du Quai Conti l’avait-elle pourtant dit et répété ! « La langue n’est pas un outil malléable et utilisable au gré des désirs et des projets politiques. » Dans le désordre ambiant, il est temps d’en finir définitivement avec l’inégalitarisme révolutionnaire. La graphie inclusive, véritable dénaturation du français, nuit aux chances d’égalité des enfants dans l’apprentissage de notre langue.

Pour le reste, rien n’a changé. Le français n’a que deux genres. L’Académie française féminise et a toujours féminisé les noms de métier selon la raison et l’usage, sans esprit de système. Une « professeure » avec un « e » muet, serait-ce donc bien raisonnable ? Les accords grammaticaux demeurent : le masculin garde sa valeur « extensive ». Las, pour Mme Éliane Viennot, on ne dira pas : « Les hommes et les femmes sont belles. » En pointant le point médian, disent certains syndicats, le ministère raterait sa cible. Remercions plutôt Madame le Secrétaire perpétuel de l’Académie française d’avoir formulé la vérité en termes choisis, avec fermeté et courtoisie, conformément à l’usage de la vénérable institution. Cette écriture inclusive est « une injonction brutale, arbitraire et non concertée qui méconnaît l’écologie du verbe ».

Marie-Hélène Verdier
Marie-Hélène Verdier
Agrégée de Lettres Classiques

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