Le département « fiasco » de la mairie de Paris informe ce jour, via Le Parisien, que ses urinoirs écolos ont atteint leur objectif : ça ne fonctionne pas ! Sur le papier, tout avait été soigneusement conçu pour parvenir à ce résultat. Deux bacs en porcelaine et une cabine pour dames et handicapés pourvus de réservoirs récupérateurs d'urine. Des collecteurs ne manqueraient pas de venir, un jour, prélever le précieux liquide pour le transformer en engrais puis l'envoyer dieu sait où. Là où l'urine manque.

Afin d'assurer l'échec de l'opération, le tout fut installé dans un quartier que tout désignait comme inadapté à l'expérience : sous les rails du métro aérien, boulevard de la Chapelle, là où une population composée de dealers et de migrants hagards se soucie de l'écologie comme Nicolas Hulot de son premier hélicoptère. L'endroit était idéal.

Rapidement, des fuites entraînant de longues coulures le long des trottoirs apparurent. Tandis que le service « art abstrait » de la mairie prenait des photos, les riverains subissaient les effluves dégagés par cet engrais en devenir. En attendant mieux, le mécontentement des habitants poussait à vue d’œil.

Selon quelques témoins du naufrage, l'installation a fonctionné moins d'un mois. Coût estimé : 40.000 euros. Les bobos pédalants du quartier s'insurgent contre cette dépense qui vient s'ajouter aux 700.000 euros de la mal nommée « promenade urbaine », située sur ce même boulevard que dame Hidalgo persiste à agrémenter de bacs à fleurs en bois, tous victimes (comme prévu) de dégradations en tous genres. Le département « fiasco » ne supporte pas l'amateurisme.

Dopée par ses réalisations baroques sur Paris, Anne Hidalgo convoiterait l'Élysée. « Vespasiennes, Vespasiens, si je suis élue, un pipeline reliera les toilettes des grands boulevards aux champs de betterave. Pour une France à la grandeur retrouvée. Pissez pour moi. » L'accroche peut séduire les buveurs de bière. De gauche !

L'écologie sous l'angle du bricolage avance à grands pas. La technologie de l'à-peu-près fleurit ici et là. Éoliennes qui tournent quand elles y pensent, tramways électriques en panne à Amiens (parce qu'il fait froid), batteries non recyclables...

Le drame de l'écolo politique réside dans sa confusion entre de douces théories (souvent pertinentes) et l'utopie de leur application.

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12 février 2021 à 17:20

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