Au vu de ses conséquences économiques, l’Europe veut la levée de l’embargo russe. Cet embargo est la réponse aux sanctions européennes prises contre la Russie. L’Europe exige l’application intégrale des accords de Minsk pour lever ses sanctions et demande à Moscou de faire pression sur les autorités ukrainiennes bien que celles-ci soient en pleine hystérie russophobe.

Le 17 février dernier, lors de la conférence de presse commune avec le Premier ministre hongrois, Vladimir Poutine a précisé la position russe.

Il est inutile d'associer la levée des sanctions contre la Russie avec la mise en œuvre des accords de Minsk, ceci parce que l'Ukraine ne remplit pas ses engagements... « Nous avons entendu et nous entendons aujourd'hui qu'elle [la levée] dépend de la mise en œuvre des accords de Minsk entre les parties du conflit ukrainien, qui a été pris en charge dans le format Normandie par la Russie, la France et l'Allemagne. Cependant, il me semble que tout observateur objectif voit maintenant que la balle est du côté des autorités ukrainiennes. Tout d'abord, elles doivent remplir les conditions des accords de Minsk. Je tiens à vous rappeler que l'essentiel est dans un règlement politique, par la création de conditions politiques, principalement introduire des amendements à la Constitution de l'Ukraine, ce qui est clairement écrit dans les accords de Minsk. Il est dit clairement que, avant la fin de 2015, l'Ukraine doit apporter des modifications à sa Constitution. Comme nous pouvons voir, cela n'a pas été fait.

L’Europe est devenue prisonnière des problèmes internes et des luttes de pouvoir déclenchés par le coup d’État en Ukraine.
Bien qu’ayant signé les accords, l’Ukraine ne met pas en œuvre les réformes constitutionnelles qui devraient permettre une solution politique avec le Donbass.

La réunion du 3 mars, à Paris, des ministres des Affaires étrangères du format Normandie était vouée à l’échec. L’Ukraine cherche à modifier les accords qu’elle a signés et la partie russe insiste pour que les accords soient intégralement appliqués. La France, fidèle à ses flottements diplomatiques, dit de même mais organise une réunion, ouvrant ainsi la porte à d'éventuelles renégociations.

Pour renier sa signature et résister à trois puissances européennes, bien qu’étant en quasi-faillite, il est clair que l’Ukraine possède un puissant soutien ; sans doute ce même soutien qui a commandité le coup d’État de février 2014 à Kiev.

Les autorités françaises sont à la croisée des chemins. Soit elles font montre d’autorité ainsi que leurs partenaires européens vis-à-vis de l’Ukraine, soit elles continuent à s’avilir en soutenant en sous-main les intérêts atlantistes et ce, aux dépens de nos industries, notamment agroalimentaires.

Messieurs Macron, Valls, Le Foll et Ayrault auront beau se rendre à Moscou, rencontrer des dirigeants russes ou organiser des réunions, s’ils veulent aider l’économie française et défendre les intérêts de la France, c’est à Kiev qu’ils doivent aller pour exiger des autorités l’exécution de ces accords.

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6 mars 2016

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