La solidarité en panne dans le sport ?

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Au PSG, les dirigeants, Nasser al-Khelaïfi en tête, ont tenté de négocier des baisses ou des reports de rémunération parmi les joueurs comme ceux de la Juve ou du Real y ont consenti, mais rien n’y fait. Leur capitaine, Thiago Silva, qui termine son contrat en juin, n’est pas prêt à s’asseoir sur ses derniers millions d’euros mensuels… Et les autres le suivent. Neymar ? Aux abonnés absents. Covidé/confiné et sans masque sauf un string sur les plages de son Brésil, il soutient dur comme fer la si prudente politique du gouvernement français. D’ici à ce qu’il décale son retour à Paris au-delà de la date de reprise, il n’y a guère qu’une interdiction des vols transcontinentaux. Ça rappellera des souvenirs à beaucoup. Des souvenirs répétitifs, même !

Mais revenons aux rémunérations. Si le PSG va perdre 200 millions d'euros durant cette saison avortée 2019/2020, celle-ci durera encore tant que les stades ne seront pas remplis : le poste billetterie compte pour 16 % du budget des clubs. Comment sortir de cette réduction des revenus, sinon en diminuant les sommes versées aux joueurs ? Jean-Michel Aulas, président de Lyon, proposa à ses joueurs – des employés ! – une réduction allant de 25 à 75 % ; leur niet fut total et se conclut au cas par cas sur des taux de 15 à 25 %. À Marseille, il en alla de même : les joueurs, unis contre le président Jacques-Henri Eyraud pour des motifs ayant trait à l’organisation sportive du club, refusèrent ses propositions de baisse de l’ordre de 20 à 50 % selon les cas. Quant à Monaco, le quatrième des clubs les plus riches en France, lui qui possède la deuxième masse salariale de Ligue 1, un simple report des rémunérations a été consenti par les joueurs, non pas une baisse nette, fût-elle temporaire.

Ainsi va le monde sportif en France. Ce pays où la police comptabilisa jusqu'à 1 million d’heures supplémentaires non payées… Ce pays qui voit tout le personnel hospitalier travailler sans compter sa peine et mettant sa santé en danger, pour un salaire le plus souvent indigne… Ce pays où l’apprenti maçon n’est payé en pouvant bâtir sa maison et où l’éboueur travaille pour une misère et sans masque aux heures où roupillent les célébrités… Celles-ci, hors-sol, des spationautes salariaux, refusent de consentir aux efforts qui sauveraient leur club. D’autant que les sponsors et chaînes de diffusion songent sérieusement à revoir à la baisse la manne financière, tant un spectacle devant une arène vide perdrait de sa saveur : Roxana Maracineanu, Mme le ministre des Sports, refuse de relancer la Ligue 1 avant fin août voire même tant qu’un vaccin n’est pas disponible… Ceci durant que la Bundesliga a déjà repris et que les trois autres championnats majeurs européens – Angleterre, Espagne et Italie – s’apprêtent à faire de même en juin.

Ainsi va le monde… Il y des jours où l’on préférerait même négocier avec un Martinez.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/06/2020 à 18:03.
Bertrand du Boullay
Bertrand du Boullay
Ingénieur à la retraite

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