Alors qu’en France, le ministre de la Justice ne cesse de rechercher des solutions pour restreindre la liberté d’expression des « haineux », « complotistes », « extrémistes de droite » (en un mot, des dissidents) sur les réseaux sociaux, en Pologne, Zbigniew Ziobro, ministre de la Justice, veut empêcher que ses concitoyens y soient censurés. Pour ce faire, ce ministre tant décrié par le journal Le Monde veut pouvoir condamner Twitter, Facebook et autres YouTube à une amende 1,8 million d'euros à chaque fois qu'ils censureront un message ou fermeront un compte pour raison idéologique.

Pour le ministre de la Justice polonais, « la liberté d'expression et la liberté de débat sont l'essence même de la démocratie [...] les médias sociaux devraient être un espace de liberté d'expression ». Toujours selon Zbigniew Ziobro, les réseaux sociaux ont de plus en plus tendance à recourir à de la « censure idéologique » qui fait taire arbitrairement certains utilisateurs « car ils se réfèrent à des valeurs inacceptables du point de vue de certaines communautés ». Afin de supprimer l’arbitraire de la « modération » des réseaux sociaux, du manque de transparence des règles qui les guident dans la suppression des comptes ou de message, en Pologne, le seul critère pour la modération sera la loi polonaise. Ainsi, les réseaux sociaux ne pourront pas supprimer du contenu ou bloquer des comptes qui n'auront enfreint aucune loi polonaise.

Selon les premières informations données, il y a dix jours, la procédure serait la suivante : les utilisateurs de réseaux sociaux qui pensent que leur contenu a été injustement censuré devront d'abord signaler le problème à la plate-forme. Dans les 48 heures, le service devra prendre une décision. S'il refuse de restaurer le compte ou le message, l’utilisateur pourra saisir un tribunal qui entendra l'affaire dans un délai de sept jours. La procédure sera entièrement électronique et sera menée par un tribunal spécialisé pour la protection de la liberté d'expression.

Si le compte a été bloqué ou le message supprimé alors qu’il n’enfreignait pas la loi polonaise, alors le tribunal se prononcera en faveur de l’utilisateur de la plate-forme qui devra restaurer le compte ou les publications supprimées sous peine d’une amende allant jusqu’à 1,8 million d'euros.

Le nouveau tribunal spécial instruira également les demandes de suppression de contenu et de comptes qui enfreignent la loi polonaise, comme par exemple les images pédopornographiques, les insultes ou les personnes calomniant autrui. Pour autant, le vice-ministre de la Justice, Łukasz Piebiak, a tenu à préciser : « Nous ne sommes pas favorables à la censure des opinions d'autrui sous prétexte de lutter contre le discours de haine - comme dans certains pays européens. »

« Bizarrement », ce projet de loi n’a pas fait la une de la presse française dite « progressiste », qui ne cesse de critiquer la Pologne sur la base d’informations, au mieux manipulées, au pire totalement inventées. Dans ce pays, où j’habite depuis vingt ans, la presse est libre, pluraliste, seulement les deux tiers des journalistes et médias sont progressistes. Le politiquement correct ne fait pas sa loi. Les non-progressistes ne sont pas stigmatisés et peuvent encore faire entendre leur voix sans être moqués ou humiliés. Il n’existe pas d’autocensure, de pression sociale, quand on aborde des sujets tels que l’immigration, l’islam, le mouvement LGBT ou encore la chosification de l’enfant. Aussi, et contrairement à ce que laissent entendre 95 % de nos médias qui pratiquent l’inversion des valeurs, la Pologne est un exemple à suivre.

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29 décembre 2020 à 20:00

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