La police touchée : après #Stéphanie, #Éric

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Avignon, jolie cité provençale entourée de ses remparts médiévaux, est devenue un funeste hashtag (mot-dièse) sur les réseaux sociaux. La ville du Palais des papes n’est pourtant pas située dans ces zones de non-droit, ces « territoires perdus de la République ». Pour autant, Avignon vient d'être le théâtre d’une énième scène de crime dont la victime est encore un père de famille qui avait donné sa vie pour assurer le maintien de l’ordre public et la sécurité des Français.

Éric M., 36 ans, père de deux fillettes de 5 et 7 ans, n’a pas pu être ranimé par le SAMU de la balle reçue à bout portant le visant à l’abdomen et au cœur. Dans la famille d’Éric, la police est bien plus qu’un métier, c’est une vocation. Son père était policier, tout comme sa sœur et son frère. Ce dernier envisageait même de demander une mutation dans le Vaucluse pour se rapprocher d’Éric. Après avoir officié à la brigade anticriminalité de Chennevières-sur-Marne, dans le 94, Éric avait intégré les groupes de recherches et d’intervention, il y a quatre ans, et acquis le grade de brigadier, il y a trois ans. « Il donnait son temps et sa vie pour un métier auquel il croyait », « Son quotidien, c'était la lutte farouche contre ces trafiquants qui minent les quartiers du département », confient des sources au Figaro. « C'était un fonctionnaire qui était très apprécié de tout le monde, de la hiérarchie, de ses collègues de travail. C'était un collègue qui était enjoué, quelqu'un de génial, quoi », résume Vincent Dath, du syndicat Alternative Police - CFDT de la région au micro d’Europe 1.

Alors, comme il y a dix jours, la communication émotionnelle de rigueur, qui commence à être bien rodée, se remet en action. On se déplace et on affiche sa compassion, on rend hommage au héros et on déclare que cette guerre, nous la gagnerons. Ironie du sort, le même jour, Libé bavait en une sur les violences policières.

Et au cours de cette même journée, on déconstruisait la grandeur de la France en commémorant en demi-teinte le bicentenaire de l’Empereur pour ne pas froisser certaines minorités, les mêmes qui entretiennent cette haine anti-flic. Un climat savamment entretenu par les médias dont Libération qui, décidément, persiste et signe avec cette interview d'Assa Traoré aujourd'hui. L'agitatrice enfonce encore un peu le clou dans le cercueil des forces de l’ordre, déclarant : « Tant que la France n’assumera pas qu’il y a du racisme dans la police, on tournera en rond. » On serait tenté de lui répondre avec cette sortie de Bernard-Henri Lévy, qu’on ne peut accuser de « faire le jeu de l’extrême droite » : « On ne peut pas passer son temps à diaboliser la police, à la traiter de fasciste comme le font certains, y compris parmi les responsables politiques, et ne pas avoir de conséquences de ce genre. »

Iris Bridier
Iris Bridier
Journaliste à BV

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