La nouvelle offensive de près de 300 députés pour imposer l’euthanasie en France

297 députés, dont 180 issus de LREM, ont adressé vendredi un courrier au Premier ministre Jean Castex, pour lui demander « solennellement de mettre du temps à disposition de l’Assemblée pour légiférer sur la fin de vie », en clair sur l’euthanasie, l’examen du texte porté par le député Olivier Falorni n’ayant pas pu aboutir en avril.

Cette lettre, au contenu proprement « labellisé ADMD », avec ses éléments de langage bien connus, sa rhétorique inversée sur la dignité, le droit, la liberté et le respect des personnes, a été largement communiquée sur les réseaux sociaux dans un but de pression évident. Ce courrier est un chef-d’œuvre d’éléments de langage et d’extrapolations simplistes : ainsi, l’euthanasie serait un acte positif (« le droit à une fin de vie libre et choisie ») et même une forme d'« humanisme » ! Tuer autrui serait donc, dans la vision utilitariste promue par les défenseurs de l’euthanasie, la forme suprême de l’amour.

Il faut bien comprendre que nous sommes face à un renversement complet du paradigme de l’éthique médicale et du principe intangible du primum non nocere (en premier, ne pas nuire) auquel les internes en médecine s’engagent.

Les partisans de l’euthanasie veulent nous aveugler et nous manipuler avec l’idéologie de la mort miséricordieuse.

Cependant, les ficelles sont toujours les mêmes, elles reposent sur les mêmes stratégies de manipulation, du langage et de l’opinion.

Il faut dire les choses clairement : jamais l’euthanasie ne pourra être un « droit individuel », puisqu’il repose sur le concours du milieu médical. Un patient qui demande l’euthanasie n’est absolument pas acteur de sa mort, puisqu’il impose à des tierces personnes - en l’occurrence à des soignants - de porter le poids moral de l’acte de tuer. Rien que pour cela, cet acte est anti-éthique, puisque toute leur vie, ces soignants se trouveront devant la responsabilité morale d’un acte contraire à la conscience, à l’humanisme le plus élémentaire et à la vocation même du soignant.

Dans l’ordre de la manipulation, on retrouve les procédés qui mettent en avant l’adhésion supposée « des Français » à ces batailles idéologiques. Ainsi, selon les auteurs, « les Français demanderaient instamment à ce que tout soit fait dans la période actuelle pour protéger les vivants et pour humaniser l’agonie des mourants ».

Les auteurs n’ont probablement même pas perçu le caractère absolument indécent de la référence à « la protection des vivants » et à cette litote indigne sur « l’humanisme de l’agonie ».

Comprenez bien : vous êtes malades ? Vous vous sentez inutiles ? Vous en avez assez de vivre dans l’indignité de vos souffrances ? Ne vous inquiétez pas, grâce à Emmanuel Macron, demain, nous pourrons vous éliminer.

Voilà le message contenu dans ce projet, malgré ses oripeaux langagiers et ses courriers à en-tête de la République française. Il ne suffit pas de se gargariser d’appartenir à l’Assemblée nationale pour croire que tout est permis, jusqu’au plus abject : invoquer la démocratie et les droits de l’homme pour entraîner la société jusqu’à la régression ultime de la civilisation.

Que peut devenir une nation qui tue ses enfants et ses mourants ?

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois