La Ligue de défense noire africaine appelle à cracher sur la tombe du général de Gaulle

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La Ligue de défense noire africaine, pour sortir de l'anonymat, s'est spécialisée dans les coups d'éclat. Dernière sortie : alors qu'Emmanuel Macron vient de célébrer le cinquantième anniversaire de la mort de Charles de Gaulle, cette organisation, que beaucoup considèrent comme racialiste et raciste à rebours, a publié un tweet violent et provocateur contre l'homme du 18 juin : « Général de Gaulle, le criminel raciste et responsable de la mort de millions d’Africains. La LDNA ira cracher sur sa tombe prochainement au nom des martyrs africains qui méritent qu’on cache cet odieux personnage génocidaire ! » Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle ne fait pas dans la dentelle !

Lancer une pareille accusation contre le général de Gaulle, qui fut l'homme de la décolonisation, est quelque peu saugrenu, mais révèle les véritables objectifs de ce mouvement : sous prétexte de lutter contre le racisme anti-Noir et promouvoir le panafricanisme, il vise avant tout à donner mauvaise conscience à la France, à l'inciter à la repentance, à la désarmer moralement. La Ligue de défense noire africaine s'est déjà illustrée par des manifestations largement médiatisées, un soutien au déboulonnage des statues d'hommes jugés esclavagistes, conspuant les Français « racistes, négrophobes, xénophobes ». Récemment, elle a voulu faire pression sur le magazine Valeurs actuelles, coupable, à ses yeux, d'avoir, dans un récit fictif, représenté en esclave Danièle Obono, l'égérie de La France insoumise.

C'est, sans doute, accorder trop d'honneur à cette organisation que de la citer, mais c'est l'occasion de remettre les pendules à l'heure. Force est de constater qu'une partie de la classe politique et des médias ne trouvent rien à redire à de tels propos, quand ils ne les approuvent pas. La gauche et l'extrême gauche ne sont pas les seuls « alliés objectifs » (comme disaient autrefois les communistes) de leurs auteurs. Emmanuel Macron, lui-même, semble justifier ce dénigrement de la France quand il affirme, en 2017, lors d'une visite à Alger, que la colonisation est un « crime contre l'humanité ». Que dire de Gérald Darmanin, qui vient de rendre hommage aux « martyrs » du FLN en déposant une gerbe, à Alger, devant le mémorial qui leur est consacré ?

Mais le général de Gaulle, même si on ne fait pas l'éloge inconditionnel de sa politique, on ne saurait l'accuser d'être un « criminel raciste et responsable de la mort de millions d’Africains ». On pourrait, certes, lui reprocher d'avoir livré au FLN, pourtant vaincu en 1961, l'Algérie, un territoire français composé de départements français. La façon dont il lui a donné l'indépendance, avec ses conséquences tragiques comme l'exode des pieds-noirs, l'abandon des harkis, les massacres d'Oran, ne peut être considéré comme de simples erreurs de parcours ou un mal nécessaire pour un plus grand bien. Sans doute inévitable, l'indépendance de l'Algérie aurait pu se passer dans des conditions plus favorables pour la France, les Français… et même les Algériens. Mais cela, la Ligue de défense noire africaine ne le dira jamais.

Nos dirigeants, avec une part de masochisme, semblent s'accommoder de l'existence de ce type d'organisations. Ils viennent, sincèrement ou par calcul, de reconnaître la réalité du danger que représente l'islamisme. Ne devraient-ils pas, aussi, s'inquiéter de ces mouvements indigénistes ou décolonialistes qui n'aspirent qu'à rabaisser la France ?

Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

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