

Avant le 17 janvier 2013, l’insécurité n’était qu’un sentiment, la criminalité galopante une hallucination collective, l’ultraviolence un mythe. La sortie de La France orange mécanique de Laurent Obertone a, d’un coup, fracassé le déni ambiant, révélant, pour la première fois, les plaies à vif d’une réalité que politiques et médias s’employaient à édulcorer : 200 viols, 2.000 agressions et 13.000 vols commis chaque jour en France. Vilipendé par les tenants du politiquement correct, acclamé par 200.000 lecteurs, cet état des lieux méthodique de la délinquance ordinaire a définitivement changé la donne. Il y a un avant et un après. Nul ne peut plus réfuter l’ensauvagement de la société, la corrélation entre hausse de la criminalité et immigration de masse, l’attitude démissionnaire des gouvernements de gauche comme de droite, le désarroi des forces de l’ordre, l’angélisme de la justice, le malaise d’une civilisation qui se fissure peu à peu.
Deux ans plus tard, qu’en est-il ? Cette nouvelle édition augmentée (512 pages) et remaniée s’enrichit de chiffres actualisés et d’une kyrielle de faits divers récents insérés au fil des chapitres. Plusieurs pages reviennent sur les attentats de janvier et les actes isolés perpétrés un mois plus tôt par des « déséquilibrés », annonciateurs de la tragédie à venir, qui auraient dû alerter les pouvoirs publics. Laurent Obertone décrypte ainsi “l’échec d’une idéologie” enracinée dans le vivre ensemble, la sacro-sainte tolérance et le multiculturalisme, qui s’acheva en une grande “kermesse anti-islamophobie”, pour mieux retourner les événements à des fins de récupération politicienne et ne surtout pas remettre en cause la belle utopie de l’intégration.
“Ce livre a fait parler de lui dans vingt-sept pays, où l’on s’étonnait non pas de son contenu, mais de la manière dont son auteur était traité, par les médias de son propre pays”, confie-t-il, relatant le parcours du combattant qui fut le sien lors de la promotion de l’ouvrage : boycott des médias bien-pensants, annulations en dernière minute d’interviews, accusation de racisme et diffamations en tous genres, attaques en meute sur les plateaux télévisés qui voulurent bien le recevoir, hostilité manifeste qui atteignit son apothéose quand Marine Le Pen fit l’éloge du livre. Ostraciser plutôt que débattre. Calomnier au lieu d’argumenter, faire taire à tout prix ceux qui défient les lois du formatage. Mais il y eut aussi les innombrables témoignages de sympathie de citoyens anonymes, de victimes qui se sentaient enfin reconnues.
On ne saluera jamais assez le courage de Laurent Obertone et de son éditeur d’avoir divulgué une vérité que personne ne voulait voir, au risque d’être traînés dans la boue. Mais, comme le disait Albert Camus, « la vérité vaut tous les tourments ».
20 avril 2015