Les attentats et leur efficace exploitation font remonter François Hollande en flèche dans les sondages. Le chômage est oublié, le malaise est oublié, la Manif pour tous est oubliée, seule importe la lutte non pas contre l’islamisme, mais contre le racisme et l’islamophobie, ces ennemis de toujours qui font le fonds de l’exception française. Un gouvernement avec de tels terroristes et de tels fascistes ne peut qu’être reconduit par une population abrutie par les alertes scélérates de la télévision. La démocratie, disait l’autre, ne veut plus être jugée sur ses résultats mais sur ses ennemis.

L’expression « capitalisme de catastrophe » fut inventée par Ignacio Ramonet, il y a quatorze ans maintenant, pour décrire le programme et le comportement de l’administration Bush après le 11 septembre. À l’époque, la France chiraquienne était encore réticente : souvenez-vous des remarques du cher Donald Rumsfeld contre la « vieille Europe » qui hésitait à foudroyer Saddam ou bien Moscou. Le bon Bush, qui avait bien dormi jusque-là dans son ranch estival, fut alors sûr de se faire réélire. Son programme se limitait à lâcher la bride aux ultra-riches, à remplir les prisons américaines privatisées, à appliquer un nihilisme de marché et à préparer la guerre contre la Russie et le monde arabe non islamiste.

Terreur et catastrophe… Pour être honnête, on pourra rappeler que la République, en France, aime bien vivre d’angoisse et tremblement, de terreur, de lutte contre le Germain, d’épuration et de guerre civile. Voyez 1793, voyez 1848, voyez 1871, voyez nos guerres mondiales, voyez aujourd’hui la lutte contre le racisme c’est-à-dire ce qui reste de France-de-souche… La patrie est toujours en danger !

Il ne faut pas se leurrer, une bonne partie des Français se prête à ce jeu-là : la chasse à l’aristo, la chasse au collabo, la chasse au catho, la chasse au facho, la chasse au prolo maintenant (il vote FN), toutes les chasses sont ouvertes. Les islamistes permettent aux socialos sans vergogne et aux meilleurs inquisiteurs de rouvrir ces chasses fermées par des sondages déficients. Ces islamistes auront permis la réélection de Bush, ils permettront la réélection de la gauche comme ils permirent le triomphe socialiste de 2004 en Espagne, en châtiant un peuple courageux qui soutenait l’Irak et la paix !

Les islamistes sont de sacrés agents électoraux.

Naomi Klein expliqua dans sa Stratégie du choc comment le pouvoir néolibéral utilisa le tsunami de 2004, ce miracle marin qui servit à déporter les pauvres survivants et les pêcheurs de l’océan Indien, présents sur des plages paradisiaques promises à des projets plus coûteux et à des édifices plus cyclopéens. Les victimes du tsunami devinrent alors les victimes de la reconstruction. Pendant qu’on pleurnichait à la télé, l’immobilier explosait comme partout.

Ici, c’est la même chose : la terreur islamique permet de nous imposer plus de néolibéralisme, plus de vulgate antiraciste et plus de terrorisme juridique.

53 vues

4 février 2015

VOS COMMENTAIRES

BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :

  • Pas de commentaires excessifs, inutiles ou hors-sujet (publicité ou autres).
  • Pas de commentaires insultants. La critique doit obéir aux règles de la courtoisie.
  • Pas de commentaires en majuscule.
  • Les liens sont interdits.
  • L’utilisation excessive de ponctuations comme les points d’exclamation ou les points de suspension rendent la lecture difficile pour les autres utilisateurs, merci de ne pas en abuser !

Pas encore de compte, inscrivez-vous gratuitement !

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.