Ainsi donc, les élections municipales sont venues, nous avons vu, ils sont vaincus. La campagne des Gaules de mars 2014 est un désastre pour le PS. On nous fait maintenant le coup du « message bien entendu » que, bien entendu, le gouvernement va prendre en compte, c’est-à-dire continuer de faire la même chose, peut-être avec quelques marionnettes toutes neuves pour faire illusion, pour gagner du temps. Il ne se passera rien, car le problème est que la France est Maastrichtosée, sévèrement Maastrichtosée.

Commençons par tordre le cou à l’idée faussement ingénue que le PS n’a rien vu venir. Cela fait des mois que la cote du Président est effondrée à des niveaux historiquement très bas. La réalité est qu’ils ne peuvent rien faire, sinon assister passivement à leur descente aux enfers. Comment en est-on arrivé là ?

Pour répondre, il faut revenir à la racine du mal : le traité de Maastricht. Une vieille affaire, me direz-vous, personne n’en parle. Justement, rappelons les faits. En septembre 1992, les Français ont approuvé le texte par une courte majorité de 51 %. Sans vouloir offenser les uns et les autres, je crois que beaucoup ont voté un peu au hasard en fonction de leurs intuitions, de leurs inclinations politiques, du vent et de l’âge du capitaine. Personne n’a vraiment compris les enjeux. En bon élève, j’ai tenté à l’époque de comprendre ce fichu traité illisible. Et ma conclusion est que presque tout ce qui nous arrive était dans Maastricht.

Le premier point est l’indépendance de la Banque centrale européenne, présentée absurdement comme une vertu. Hormis le problème que la BCE, dirigée par Mario Draghi, est maintenant le cheval de Troie de Goldman Sachs (Draghi en est l’homme de paille), il faut dire que retirer aux gouvernants tout pouvoir d’action sur la monnaie, c’est les réduire à l’impuissance, en faire des comptables. C’est ce que l’on voit. Sarkozy a su faire illusion, Hollande en est incapable.

Le deuxième est l’absence de frontières et la transformation du pays-France en une zone-France, ouverte au vaste monde, quai de déchargement de services et de marchandises produits ailleurs. Il en résulte le chômage de masse, aggravé par le tsunami migratoire.

L’absence de frontières a une triple origine : c’est un dogme. L’Europe institutionnelle est un mille-feuille de structures qui n’ont pas été pensées comme ayant des frontières et ont des périmètres incohérents. L’Allemagne est contre.

Redisons-le : la France de 2014 est Maastrichtosée. C’est ce que les partis du système refusent de dire, par trahison ou par lâcheté, mais le pays réel le comprend de plus en plus. Maastricht est une espèce de Constitution européenne, percluse de dogmes nuisibles et qui n’autorise qu’une seule politique économique possible. Cela fait vingt ans qu’on ment aux Français en prétendant le contraire.

60 vues

6 avril 2014

VOS COMMENTAIRES

BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :

  • Pas de commentaires excessifs, inutiles ou hors-sujet (publicité ou autres).
  • Pas de commentaires insultants. La critique doit obéir aux règles de la courtoisie.
  • Pas de commentaires en majuscule.
  • Les liens sont interdits.
  • L’utilisation excessive de ponctuations comme les points d’exclamation ou les points de suspension rendent la lecture difficile pour les autres utilisateurs, merci de ne pas en abuser !

Pas encore de compte, inscrivez-vous gratuitement !

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.