Le retrait russe de Syrie a beaucoup fait parler avec des appréciations diverses. Celles-ci allaient du lâchage de Bachar el-Assad à la fin de mission victorieuse. Lors de l’annonce du retrait des troupes russes, le président Poutine a bien précisé que, s’il le fallait, les bombardiers russes pouvaient être réengagés.

La campagne menée par les bombardiers russes a infligé de sévères dégâts à l’armée islamique, provoquant aussi l’éparpillement de ses troupes. Cette dispersion les rendait moins vulnérables aux frappes aériennes.

Devant la réduction de la taille des objectifs, les frappes aériennes perdaient en efficacité. L’engagement de chasseurs-bombardiers sur des objectifs de plus en plus petits devenait disproportionné.

L’éparpillement des troupes a permis à l’armée syrienne de mener des opérations en rapport avec ses capacités. L’armée syrienne a ainsi reconquis nombre de villages et a repris la ville de Palmyre. D’autre part, le quasi-bouclage de la frontière avec la Turquie a permis de faire cesser les approvisionnements en moyens humains et matériels. Seules restent à disposition de l’armée islamique les forces dispersées par l’aviation.

Depuis la fin de l’intervention aérienne russe en Syrie, l’armée syrienne était engagée dans une guerre de reconquête à petits pas. La menace aérienne supprimée, l’armée islamique peut à nouveau se déplacer et utiliser ses moyens logistiques. Nous assistons aujourd’hui au regroupement des forces de l’État islamique dans la région d’Alep pour passer à l’offensive.

Visiblement, les dirigeants djihadistes ont besoin de reprendre la main sur le terrain et veulent obtenir une victoire significative pour compenser la perte de bastions sur la route de Raqqa et, surtout, la perte de Palmyre avec toute la symbolique qui y est rattachée. En regroupant leurs forces dans la région d’Alep, ils donnent à nouveau l’occasion à l’aviation russe, voire aux missiles de croisière, d’entrer à nouveau en action. Un affrontement massif avec les forces armées syriennes est un coup de dés de l’État islamique qui risque de perdre un grand nombre de combattants sous de nouvelles frappes aériennes.

La bataille d’Alep devrait sonner le glas des ambitions militaires de l’État islamique en Syrie. Malheureusement, cette défaite militaire va conduire à un renforcement des activités terroristes en utilisant les soldats rescapés. Une victoire de Damas sur l’armée islamique à Alep doit être considérée par le gouvernement français comme un signal pour plus de vigilance aux frontières et sur le territoire national.

Laissant leurs attitudes de rosière effarouchée, nos dirigeants devront demander à nos services de renseignement de renforcer leurs activités avec les pays du Maghreb, du Moyen-Orient et du Sud-Caucase.

La défense des Français passe par le recueil et l’exploitation de renseignements venant de tous les pays qui luttent contre le terrorisme, dont la Syrie et la Russie…

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11 avril 2016

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