Ce que le Président maîtrise, ce n’est pas l’épidémie, la violence, le terrorisme, l’immigration, la pauvreté. Ce qu’il sait faire, ce n’est pas redresser le pays mais fermer son veston en sortant d’une voiture officielle sous la mitraille des caméras quand il va à Bruxelles. C’est déposer une gerbe au pied de l’Arc de Triomphe, hier, tagué, faire un clin d'œil complice à un élu. Laisser filer les voix de ses députés, en maître de la cacophonie, il sait faire aussi. Mais là où il est passé maître, c’est dans la fabrique d’orphelins : la seule promesse faite aux LGBTQI, jamais assumée coram populo. Jupiter, ou le maître de l’horloge bioéthique.

Dans l’indifférence des Français, résignés au sort de l’enfant du voisin privé de son père et de l’accès à sa filiation, le passage aux forceps de la PMA sans père est un jeu froidement programmé. Abuser la bonne foi des Français en instaurant des états généraux fictifs. Avoir imposé, partout, la loi du silence et invité, au grand débat élyséen, Irène Théry, spécialiste de « la différence de sexes au sein des couples de même sexe », il fallait le faire. C’est chose faite.

Le timing est fin prêt. Le projet de loi est inscrit à l’ordre du jour de la commission spéciale de l’Assemblée à partir du 1er juin. Les sénateurs en débattront à partir du 15 juin, puis en séance le 24. Olivier Véran affirme que la loi sera votée d’ici à l’été : on le croit aisément. Les décrets d’application concernant la PMA sont prêts : on lui fait confiance.

Si la question de l’anonymat du donneur, avec les tests génétiques, ne se pose plus ni le problème « éthique », se pose celui de la justice et du droit. Si les lesbiennes se font inséminer (c’est leur droit), de quel droit la République française légitimerait-elle cette pratique ? Puisque tout « évolue », le droit aussi. Les notaires tirent la sonnette d’alarme : nul doute que les enfants des couples lesbiens feront une recherche en paternité et intenteront un procès à leur géniteur, enfin retrouvé, pour avoir leur part d’héritage. Et ce serait justice si le donneur est déjà père de famille.

Le grand marché du matériel génétique est là. Question cruciale : quel pourcentage de bénéfices a été promis à chacun et chacune de nos dirigeants ? Demain, la GPA. On comprend pourquoi le Président n’a pas parlé de l’esclavage, le jour de la commémoration de son abolition. Après moi, le déluge ? Il est là.

L’association Juristes pour l’enfance demande que chacun de nous envoie une carte à son député, ainsi rédigée : « Votez contre le projet de loi bioéthique ou je ne vote pas pour vous aux élections. »

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15 mai 2021 à 16:00

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