
Il fallait entendre, à la cérémonie de commémoration de l’appel du 18 juin au mont Valérien, les commentaires des journalistes, uniquement préoccupés de la manière dont Julie et François montraient, ou laissaient entrevoir, ou dévoilaient petit à petit, l’officialisation de leur liaison ! Julie sera-t-elle compagne officielle ? Restera-t-elle seulement la femme qui pousse le fauteuil roulant ? Sa carrière d’actrice sera-t-elle remise en cause ?
Franchement, de la part de journalistes qui militent en permanence pour l’égalité homme-femme, quel mépris pour Julie, la femme libre !
Comment ? Une actrice de premier plan (du moins depuis qu’elle fréquente l’Élysée), intellectuelle de gauche qui plus est, se trouve abaissée à son rôle de « femme de » et les unes des journaux télévisés hier, de s’acharner à tenter, en vain, d’analyser les comportements, la stratégie de communication, les intentions masquées de ce couple qui ne dit pas son nom, de ce président normal qui roule en scooter et de cette première dame qui pousse son grand-père en tenant son parapluie ! Quelle conception de la femme libérée ! Les journalistes pourtant dits « politiques » y allaient de leurs analyses sophistiquées dont le seul objectif était en définitive de savoir comment François utiliserait cette jolie femme pour sa campagne de 2017. Même la femme au foyer la plus soumise ne supporterait pas une vison aussi réductrice et utilitariste ; le personnel politico-médiatique qui feint de croire à l’égalité homme-femme ne peut s’empêcher, lorsqu’il s’agit de François-le-petit-roi, de trouver indispensable de le flanquer d’une jolie paire de seins à ses côtés, pour la photo de famille et pour l’Audimat.
Il est facile de prôner l’égalité, mais le respect, lui, relève d’une conception plus digne, et nécessite, pour celui qui souhaite l’inspirer, d’être lui-même « respectable » et, pour celui qui prétend le marquer, de savoir ce que cela veut dire ; Julie Gayet serait infiniment plus respectée si elle refusait de se montrer comme la potentielle future femme-objet de la République, et les journalistes feraient vraiment preuve de respect pour les femmes s’ils étaient capables de les sortir du tiroir autrement que pour faire de l’audience.
Quand on s’émeut de la présence de Ségo aux côtés de François, quand on consacre des centaines de pages à l’appréciation du comportement de Valérie, on montre bien, en définitive, que la seule chose qui intéresse est et demeure le secret d’alcôve.
La gourmandise que manifestent les medias pour évoquer la sortie du dernier “Nuances de Grey” en est une nouvelle preuve. Le sexe, c’est finalement encore ce qui mène le monde. Dommage qu’il atrophie autant de cerveaux.
20 juin 2015