Info BV : À Nice, un collège reporte les oraux du brevet à cause de l’aïd

Il y a comme un air de fin d’année qui plane sur les établissements scolaires, en ce début de mois de juin. Alors que les épreuves du baccalauréat pour les classes de première et de terminale se dérouleront entre le 13 juin et le 4 juillet prochains, ceux qui s’apprêtent à quitter le collège devront encore passer le diplôme du brevet avant de profiter de vacances estivales bien méritées. Si les épreuves écrites doivent se dérouler les 26 et 27 juin, comme chaque année, la date des oraux a été laissée à l’initiative de chaque établissement, entre le mois d’avril et celui de juin.
Au nom de la paix sociale, la laïcité au placard
Dans un collège public de la ville de Nice, c’est le 6 juin que les classes de troisième auraient dû défiler pour se confronter à ces épreuves qui doivent marquer l’entrée au lycée. C’était sans compter la fête de l’aïd el-kébir qui doit se tenir ce vendredi... et le rétropédalage de la direction qui a tenu à déplacer la date des oraux pour éviter de trop nombreuses absences de la part d’élèves musulmans. Et ce, malgré une forte contestation d’une partie de l’équipe enseignante.
« Si cet oral est déplacé pour motif religieux, qu’on ne vienne plus me parler de laïcité. » Sur Pronote, le logiciel de gestion de la vie scolaire, le fil de discussion auquel BV a eu accès est animé, entre les enseignants de cet établissement d’un millier d’élèves. L’annonce du principal de modifier la date des épreuves pour des questions d’organisation et afin de ne pas « contraindre les musulmans à se signaler comme tels » a suscité une levée de boucliers dans le corps enseignant qui s’est empressé de rappeler le principe de laïcité et le combat que se doit de mener l’Éducation nationale face à l’entrisme religieux.
« Modifier la date pour des questions religieuses n’est pas recevable. C’est une porte ouverte qui nous mettra dans une posture très inconfortable à l’avenir », s’inquiète un enseignant, suivi de près par un autre : « La laïcité n’est pas un vague concept à géométrie variable. C’est une valeur non négociable qui doit s’imposer à tous. Changer la date de cette épreuve serait trahir cette valeur fondamentale de l’école républicaine. »
Quand l’école recule, l’entrisme avance
Les rappels à l’ordre ne manquent pas, tout comme les avertissements sur le climat de défiance venant d’un certain fondamentalisme religieux : « Nous assistons de plus en plus souvent à plusieurs formes d’entrisme dans le concept de laïcité depuis maintenant une trentaine d’années », écrit un professeur d’histoire-géographie, qui se dit « en première ligne » sur ces questions. « Ces formes d’entrisme sont, pour parler clairement, issues de la communauté musulmane », précise-t-il sans ambages, avant de confier avoir, cette année, été « accusé de racisme par plusieurs élèves et parents pour avoir évoqué le sort des femmes en Afghanistan ».
Certains collègues rappellent que la simple existence d’un menu différencié à la cantine montre déjà que la religion est affichée, et que si des élèves souhaitent s’absenter pour une fête religieuse, « c’est leur choix assumé ».
Pas de vagues, pas d’oraux
Face à la fronde, la direction campe sur sa décision et pour toute réponse, une circulaire, prouvant le droit des élèves à s’absenter certains jours de fête religieuse, est envoyée à l’ensemble des professeurs : la nouvelle date est donc confirmée « en prenant en compte à la fois les impératifs d’organisation, les droits des élèves et le climat serein que nous devons préserver », clôture le principal. Fin de la discussion, et tant pis pour la cohérence : « Que l’on ne me parle plus jamais d’un projet laïcité au collège », réagit sèchement un enseignant.
Devant cette volonté qu’ont certains d’imposer leur culte et leurs coutumes, la bonne réponse n’aurait-elle pas été, justement, de garder ce cap de la laïcité plutôt que de se plier ? À Nice, dans cet établissement, le choix a été fait. Reste à voir quelles conséquences cette décision entraînera, au sein de l’établissement comme au-delà.

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96 commentaires
Et Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, si attachée à la laïcité, va licencier ce principal pour faute et donc sans indemnités chômage ! Ou bien démissionner, si elle l’appuie et réalise donc qu’elle agit contre la république ?
la ville de estrosi
Nous avançons doucement vers notre la mort de notre civilisation.
J’ai connu un temps où un concours comme l’agrégation se déroulait le 14 juillet pour faire une première sélection.
Voilà de la « laïcite » bien comprise « . Quel cadre (de gauche, bien sûr) a dit un jour très sérieusement quelque chose dans le genre : « On interdit les manifestation religieuses chretiennes au nom de la laïcite, mais on autorise les manifestations religieuses islamiste au nom de la pluralité… » C’est un extraordinaire jeu de Pile ou Face : » Pile, je gagne, face, tu perds… ».
Monsieur le Proviseur, je vous écris une lettre que vous lirez……..pas : » quand on veut acheter la paix, on finit par la payer plus cher que la guerre ».
La facture est arrivée, les suppléments arrivent : pauvre Patrie, que de crimes par couardise
Soumission
Ce principal sait parfaitement que non seulement il ne risque rien de sa hiérarchie mais qu’en plus il peut être promu en récompense de sa bienveillance orientée. Tous les fonctionnaires qui ont subi le « stage laïcité » ces dernières années savent que l’application de la laïcité dans les établissements gérés par l’État est une vaste fumisterie.
Un immense merci à ceux qui ont ouvert les vannes depuis 1963. Pour les curieux, j’ai des noms de partis. Et on nous fait croire que Lr seraient la solution. Non merci!
Coucou,les profs depuis des décennies ont été majoritairement à gauche voire plus,et je les ai entendu déjà en 1968 quand j’étais au collège en 6 ieme, faire de la propagande anti-flics, ça pour la région parisienne et d’autres dans le sud avec des idées communistes comme celle par exemple de supprimer l’héritage envers ses enfants pour le donner à l’état et toujours aussi des leçons de morale bien-pensante , alors ils ont cogné sur les cathos,dont je ne fais pourtant pas partie,ils ont à une certaine époque encensé la religion musulmane et maintenant ça pleurniche ? Mais qu’ils se débrouillent donc et assument. Ça n’est plus mon problème en tout cas.
Majoritairement mais pas tous.
Les malpensants s’exposaient à des retards d’avancement et autres brimades.
Chercher les responsables dans la hiérarchie.