Eh bien oui, parfois, les bonnes vérités font du bien ! Surtout quand elles sont lancées avec autant de talent et qu'elles sont le fruit d'une analyse on ne peut plus juste, à laquelle nous ne pouvons que souscrire. Voilà ce qu'il ressort d'une bruyante tribune de Michel Houellebecq publiée hier dans le Corriere della Sera, le premier quotidien d'Italie, terre où l'on s'exprime encore quelque peu librement et où le politiquement correct - s'il se propage perfidement - n'a pas encore atteint le stade du "déni de réalité" que l'on connaît en France.
Ainsi, à la recherche des responsabilités politiques des récents attentats, il annonce clairement la couleur : "Il est très peu probable que l'insignifiant opportuniste qui occupe le poste de chef de l'État ou les actes dignes d'un retardé congénital du Premier ministre, sans citer les ténors de l'opposition (LOL), sortent avec les honneurs de cet examen."
Si, en France, de son grief les médias officiels n'ont retenu que les offenses, la critique de Houellebecq reflète assez bien le sentiment que l'on nourrit ici, et pas seulement au lendemain des attentats : à savoir que les bombes - et l'insécurité en général - sont le fruit de la politique d'immigration suicidaire de la France.
C'est en ces mots que Houellebecq s'y rattache, précisant : "Qui a enseigné pendant de nombreuses années que les frontières sont une vieille absurdité, symbole d’un nationalisme dépassé et nauséabond ? [...] Quels leaders politiques ont empêtré la France dans des opérations absurdes et coûteuses, dont le principal résultat a été de faire basculer dans le chaos d’abord l’Irak, puis la Libye ? Et quels gouvernements étaient prêts, jusqu’à peu, à faire la même chose en Syrie ?"
Après avoir dépeint le peuple français comme "plutôt docile" (puisque effectivement minces sont ses réactions), il révèle ce que l'intelligentsia française ne dira jamais : "La population française [...] a accueilli avec mépris les sermons de la “gauche morale” (morale ?) sur l'accueil des réfugiés et migrants, et n'a jamais accepté sans soupçon les aventures militaires extérieures dans lesquelles ses gouvernants l'ont entraînée."
Pour lui, "les gouvernements qui se sont succédé ces dix dernières années (vingt ? trente ?) ont failli pitoyablement, lourdement et systématiquement dans leur mission fondamentale, c'est à dire protéger le peuple français confié à leur responsabilité." Et d'en appeler à la seule forme de démocratie valable : la démocratie directe. On ne pourra lui donner tort.
Grazie, Signor Houellebecq, cette tribune était nécessaire.
Et, fort de sa récente popularité au-delà des Alpes après le succès éditorial de Soumission, il est certain qu'elle sera entendue. Parce que vue d'ici, la France multiculturelle est un laboratoire, une image du futur que pourrait vivre l'Italie. Un futur dont l'Italien, ne veut pas, un roman d'anticipation dont on voudrait qu'il reste une fiction.
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