Je rentre tout juste d’une mission humanitaire au Donbass, dans le sud-est de l’, avec la jeune association française Vostok et, malgré 10 ans dans l’humanitaire, les mots me manquent pour décrire l’insupportable horreur que j’ai vécue et qui me semble comme arrachée des pages écornées d’un livre d’histoire du siècle passé.

Sur le front où les combats font rage, par -15 °C, nous avons distribué des vêtements chauds, du matériel de puériculture et de la nourriture à des affamés, blottis dans des caves, derniers remparts contre les missiles que nous tiraient dessus l’armée de Kiev et des milices soutenues par l’OTAN et l’Union européenne. Des milliers de personnes survivent dans ces espèces de catacombes post-soviétiques jonchées ici et là de débris, de lits de fortune, de monticules de charbon et d'êtres apeurés. L’odeur est forte et l’atmosphère lourde. Les traits tirés des visages émaciés en disent long sur la souffrance de ces familles qui n’ont pas vu la lumière du jour depuis bien longtemps.

100 ans après le début de la Première Guerre mondiale, malgré des débauches d’énergie télévisées de manifestations pacifistes en tout genre pour nous dire « Plus jamais ça ! », il faut croire que nos dirigeants occidentaux ont à nouveau entonné le « Faites-ce-que-je-dis-pas-ce-que-je-fais. » Depuis le printemps dernier, plus de 4.000 personnes ont été tuées dans le Donbass. Le gouvernement de Kiev a fermé toutes les institutions publiques de la région et ne verse plus une hryvnia[ref]Devise monétaire de l'Ukraine[/ref] à la population : plus de retraites, plus d’administrations, plus de salaires… un véritable blocus économique suicidaire ! Malgré ces sanctions morbides d’un gouvernement contre son propre peuple, les habitants du Donbass survivent avec un courage et une détermination qui forcent l’admiration. Il ne faut vraiment plus s’étonner que ces « rebelles » n’aient plus confiance en Kiev et ses manipulations politiques montées par des oligarques et des agents américains qui se servent de l’ pour mener une guerre à distance contre Moscou.

Lors de la cérémonie du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, le président Hollande affirmait : « Cette cérémonie nous rappelle aussi à nos devoirs pour porter secours à l’humanité souffrante, parce que nous le devons à la mémoire de ceux qui sont morts pour nous, et nous le devons, aussi, par rapport à la volonté de la France d’être partout présente, consciente qu’elle vient d’une longue histoire, et qu’elle a encore un destin à porter pour le sort du monde entier. » S’il est vraiment sincère et qu’il pense que la France a « encore un destin à porter pour le sort du monde entier », alors il est temps qu’il intime au chef d’État ukrainien Porochenko de cesser de massacrer des innocents et de se mettre à la table des négociations immédiatement pour trouver une issue pacifique avec les habitants du Donbass. Les peuples européens ne doivent plus se battre entre eux !

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10 décembre 2014

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