Gouvernement : le meilleur est dans l’attente, car après…

macron

Une si longue attente ! Emmanuel Macron n’en finit plus de raturer la liste de ceux qui gouverneront la France durant les cinq ans à venir. Il est vrai qu’il vaut mieux prendre son temps que de précipiter le pays dans l’abîme. On croise tant d’hurluberlus en France et jusqu’en Macronie, contrainte d’en débrancher quelques-uns après avoir passé la serpillière dans les médias. Macron découvre les affres des recruteurs de France. Mettre la bonne personne à la bonne place relève de la gageure. Celui-là veut trop cher, l’autre manque d’expérience, le troisième veut plus de pouvoir, le quatrième plus d’honneurs, le cinquième plus de budget. Tout irait bien si le second ne désirait aussi ardemment le ministère du premier qui rêve, lui, de Matignon.

Mais voilà, de Gaulle ou Pompidou transmirent un grand pays. Macron ne peut donner que ce qu’il a. Des budgets ? Le déficit de la France a explosé sous son premier mandat. Du pouvoir ? Chacun sait que le pouvoir appartient et restera entre les mains du président de la République. Des honneurs ? Ces ministres, pâles exécutants, resteront invisibles.

Donc, la France attend. Elle attend depuis le 24 avril, soir du deuxième tour. Macron avait pourtant peu de doutes sur l’issue du scrutin. Il aurait pu prendre un peu d’avance sur le dossier, répartir les postes voilà un an puisque tous les sondages le donnaient gagnant du début jusqu’à la fin de cette campagne. Mais non, il n’a rien prévu. La France attend. Pour la partie la plus optimiste, elle rêve de ministres brillants et courageux qui affronteront le monde des influenceurs parisiens intéressés pour servir enfin leur pays, pour penser aux Français simples, ceux que Paris oublie, ceux des campagnes, ceux des petites villes, ceux qui travaillent et se lèvent le matin, ceux qui respectent la loi et font ce qu’ils peuvent pour élever leurs enfants le mieux possible. Ceux qui résistent au wokisme humblement, ceux qui aiment leur pays parce qu’ils n’ont que lui et tentent de transmettre leurs valeurs. Ceux qui souffrent de l’immigration et de l’insécurité laissées en jachère par Macron car c’est sur eux qu’elles s’abattent. Ceux qui rêvent de vivre correctement de leur travail sans subir la concurrence du monde entier. Macron offre à ces Français la possibilité d’un rêve. Qu’ils en profitent, car le réveil risque d’être douloureux. Lorsque le gouvernement posera enfin devant les photographes, les Français s’apercevront soudain qu’ils retrouvent les mêmes, ceux qui ont tiré le pays vers la ruine, accompagnés de quelques nouveaux qui ne valent pas mieux.

Derrière cette nouvelle équipe s’étendra le spectre des sujets abandonnés, courageusement mis sous le tapis, des échecs et des renoncements. On parle d’un gouvernement de techniciens et les noms qui circulent sous le manteau, non confirmés à ce stade, ne font pas rêver de lendemains qui chantent. Quant au programme, il marchera sur deux jambes, les deux E : l'Europe et l'écologie. Les Français se diront : tout cela, toute cette attente pour si peu ! Que les Français goûtent donc bien ce moment de l’attente, c’est le meilleur. L’annonce tant attendue s’empressera de le doucher à l’eau glaciale du macronisme.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

45 commentaires

  1. L’impréparation et le dilettantisme sont les deux règles suivies par ce gouvernement d’un jeune inexpérimenté prétentieux. Il essaie tout en même temps et n’arrive nulle part et son bilan est médiocre sinon désastreux. Mais on ne trouve personne à la fois présentable physiquement assez jeune pour enthousiasmer ses semblables et compatible «  en même temps » avec tout le monde et surtout les médias.
    En avant pour le théâtre puisqu’on a joué les prolongations…

  2. Quand on constate que les français ont reconduit dans ses fonctions cet amateur de président.
    A croire qu’ils souhaitent en baver d’avantage.
    C’est désespérant.

  3. Le tandem Macron/Borne se complait dans les préliminaires ! C’est la période où la tension monte, on espère, on imagine, on s’impatiente, et dès qu’on passe aux travaux pratiques le rêve s’effondre. Il ne reste plus alors, après la petite mort, qu’à gérer du quotidien, de l’ennui et des déceptions. Car il en est de l’amour comme de la politique, à cela près que ceux qui ne participent pas aux ébats, et ils sont nombreux, participent quand même aux débats.

  4. M. peut se prévaloir de la vente et de la destruction méthodique d’un pays, dans le seul but de l’intégrer dans une Europe aux frontières ouvertes, au fort relents de gouvernance maître-esclave. Le plus étonnant est que l’on ait fait gober à un peuple cette histoire, que les nazis allaient s’emparer du pouvoir et que l’économie allait sombrer et qu’il valait mieux garder celui que l’on avait. Désolé de décevoir les illusions des moutons de Panurge, mais la déchéance va continuer…

  5. C’EST Didier Deschamps qui forme le gouvernement à la recherche de la « meilleure équipe  » il va  » dévoiler la liste vendredi  »
    Ce langage demago pseudo sportif en dit long sur l’opinion qu’a Jupiter de ce qui ne sont rien.

  6. L’Europe et l’écologie c’est la ruine de notre pays, ce n’est pas pour « si peu » comme dit dans le texte

  7. Macron trouvait les élections législatives trop éloignées, il a donc résolu le problème en tardant à nommer le 1er ministre et en traînant pour la formation du gouvernement, de quoi se rapprocher du 12 juin sans débat, cela va de soi.

  8. Les noms de ces marionnettes n’a d’importance que pour le moment où le fameux « qu’ils viennent me chercher » sera passé du stade de la provocante invite à celui de l’action.

  9. Comme pour l’élection présidentielle, Macron gomme l’évènement, la continuité doit être la norme, son mandat n’était pas de 5 ans mais de 10 ans.

  10. Le mieux ,ce serait de mettre tous ces noms dans un grand sac et de demander à une petite fille de réaliser son rêve en les tirant au sort ,même et surtout si elle ne sait pas encore lire
    C’est incroyable le nombre de fois où on se dit « Ah bon ,il était ministre celui-là ,je n’ai jamais entendu son nom ! »

  11. Le chef de guerre …a bien de la misère ..,,rions ensembles …tout ce temps pour nous remettre des gens inefficaces ou à problèmes ..encore 5 ans quel grand malheur pour le pays .!!

  12. Sortez-moi de votre poche un « expert-spécialiste » de chaque branche ministérielle (un médecin à la santé, par exemple; ou un diplomate aux Aff Etrangères): Il doit bien y avoir des bons compétents dans les circuits ? Ben non , ça va pas ! Il faut respecter : la parité; la couleur de carnation ( depuis que la France n’est plus gauloise); l’idéologie politique; voire les vices intimes non plus tolérés mais promus…

  13. « Chacun sait que le pouvoir appartient et restera entre les mains du président de la République.  »
    En réalité, il ne dirige rien, il obéit à ceux qui l’ont placé à l’Elysée. Mais il finit par croire à son pouvoir vu la meute de courtisans qui l’entoure.

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