GI : y a-t-il matière à dissolution ?

Gérald Darmanin

Voilà une jeunesse française qui défend les valeurs de la France, et voilà un jeune ministre de l'Intérieur qui annonce qu'il est prêt à dissoudre cette association. Au cours d'une conférence de presse où il présentait, avec Marlène Schiappa, les résultats de son ministère, Gérald Darmanin a déclaré tout de go, et menaçant, sur le ton lapidaire qu'on lui connaît : « J'ai effectivement été particulièrement scandalisé par le travail, si j'ose dire, de sape de la République des militants de GI qui ne sont pas à leur premier coup d’éclat. »

Puis il a précisé sa pensée : « Si les éléments sont réunis, je n'hésiterai pas à proposer la dissolution. »

Nous avons donc un ministre de l'Intérieur qui se refuse à dissoudre les mouvements antifas dont la violence est permanente dans leurs manifestations et qui, peut-être vexé que ses propres troupes soient incapables de faire respecter la loi, se venge sur ces jeunes gens plein d'idéal.

Des jeunes gens qu'Éric Naulleau, le partenaire d'Éric Zemmour sur Paris Première, n'hésite pas à décrire comme des zozos qui pourraient être aussi dangereux que ceux qui ont envahi le Capitole. Cette prise de position télévisuelle qui a peut-être influencé la place Beauveau a été faite, ce 21 janvier, lors de l'émission « Balance ton post ! » dans laquelle Cyril Hanouna avait invité Thaïs d'Escufon, porte-parole de GI. Sur le plateau, bien sûr, les invités, en dehors de Geoffroy Lejeune et de Jean Messiha, n'ont pas cesser de ridiculiser la militante identitaire. Mais si les réseaux sociaux bien à gauche et même plus qu'à gauche se sont déchaînés pour protester contre sa présence, les téléspectateurs, eux, n'ont pas suivi : 65 % se sont déclarés en faveur de l'invitation faite à la jeune militante.

La présence de la jeune fille faisait suite à une nouvelle action du mouvement. « Votre mouvement d'extrême droite GI mène, depuis ce mardi matin, une opération contre le risque terroriste et migratoire baptisée Mission Pyrénées, une opération anti-migrants pour sécuriser les frontières. En fait, vous vous prenez pour qui ? À faire des actions comme ça, vous êtes qui ? »

Qui sont ces jeunes gens toujours vêtus de bleu dans leurs actions ? On se souvient des images au col de l’Échelle, près de Briançon, d'où ils bloquaient le passage aux migrants venus d'Italie. Condamnés lourdement en première instance pour « exercice d’activité dans des conditions de nature à créer une confusion avec une fonction publique », la cour d'appel de Grenoble les avait relaxés en décembre 2020.

Sur leur site, voici comment ils se décrivent : « Nous appelons la jeunesse à relever la tête : face à la racaille, face à ceux qui veulent fliquer notre vie et nos pensées, face à l’uniformisation des peuples et des cultures, face au raz de marée de l’immigration massive, face à une École qui nous cache l’histoire de notre peuple pour nous empêcher de l’aimer, face à un prétendu vivre ensemble qui vire au cauchemar… GI est la première ligne de la résistance. »

Y a-t-il vraiment matière à dissolution ?

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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