Frontières visé par trois plaintes : le média entend bien continuer ses enquêtes

Pour Frontières, cette mesure bâillon, qui n'est pas étonnante, est une motivation de plus pour continuer à informer.
Erik Tegnér :”Aux LR, l’heure n’est pas au rassemblement mais à la purge !”

Trois organisations - la Ligue des droits de l’homme (LDH), Utopia 56 et le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) - ont déposé une plainte pour diffamation contre le magazine Frontières. Cette action judiciaire, rendue publique le 30 avril 2025, vise un hors-série publié en janvier, intitulé Invasion migratoire : les coupables. Dans cette publication, le magazine identitaire nomme plusieurs associations, avocats, magistrats et journalistes, les accusant de tirer avantage de l’immigration et de détourner des fonds publics. Les plaignants considèrent ces affirmations comme diffamatoires et estiment que le contenu « manipule la réalité pour polariser les débats et diffuser une idéologie radicale alimentant la peur et la haine ».

Parmi les passages cités dans la plainte figure l’accusation selon laquelle certaines structures exerceraient des pressions sur les préfets pour obtenir des régularisations. Les associations estiment qu'agissant ainsi, Frontières porte atteinte à leur intégrité. Leur avocat, Me Emmanuel Daoud, dénonce des propos attentatoires à l’honneur et à la considération de ses clients. Le directeur de la publication de Frontières, Erik Tegnér, assume la ligne éditoriale du magazine et affirme exercer sa liberté d’expression, tout en déclarant que « ces associations doivent s’habituer au pluralisme ». Le Conseil national des barreaux avait déjà réagi à la parution du magazine en saisissant le parquet, dénonçant une attaque contre des avocats spécialisés en droit des étrangers.

Des plaintes comme des « médailles », selon Erik Tégner

Dans une publication sur son compte X, Erik Tegnér évoque ces plaintes déposées et la couverture médiatique assurée par Le Monde, L’Humanité et Ouest-France. Selon le patron du magazine, ces plaintes sont comme des « médailles » pour sa rédaction.

Jules Laurans, journaliste chez Frontières, commente auprès de BV : « On s’attendait à ce genre de procédures. Depuis le mois de janvier, on a une augmentation du nombre de plaintes contre notre média. Ils cherchent à nous faire taire, à museler nos enquêtes, à nous censurer de façon à ce qu’on arrête ce travail d’enquête qui les dérange. » Mais, selon le journaliste, ces procédures bâillon n’effraient pas la rédaction de Frontières : « Ces plaintes nous motivent à continuer à enquêter, à travailler sur ces sujets-là. S’ils tentent de nous faire taire, de nous censurer, c’est parce qu’on a raison. D’ailleurs, ils ne contestent jamais le fond », argumente-t-il.

Des associations qui ne s'offusquent pas des menaces de mort

En parallèle de la plainte collective, Utopia 56 a engagé trois autres procédures en diffamation. Elles visent une nouvelle fois Frontières ainsi que la radio Europe 1 et l’hebdomadaire Valeurs actuelles. Ces trois médias sont accusés d’avoir affirmé, de manière coordonnée, que l’association aurait contribué à l’ouverture de squats à Toulouse - ce que conteste fermement l’organisation. Les associations estiment que ces publications nuisent à leur réputation et à leur capacité à mener des actions sur le terrain. Elles considèrent que « sous couvert d’une prétendue investigation », les articles incriminés diffusent un discours hostile aux personnes exilées et entendent discréditer le travail de solidarité. Elles affirment ne pas vouloir laisser ces accusations sans réponse et rappellent qu’elles agiront en justice « autant que nécessaire » pour défendre leur action. Selon elles, il en va du droit des citoyens à recevoir une information fiable et du respect de la liberté associative.

De son côté, Erik Tegnér déplore, sur son compte X, que toutes ces organisations dites humanitaires portent plainte contre lui mais ne s'offusquent pas des menaces de mort reçues par les journalistes de Frontières. Mais qu'importe! Jules Laurans nous l'assure : « Non, on ne changera pas nos méthodes parce qu'elles sont journalistiques. On applique le contradictoire, on vérifie toutes nos informations, directement sur le terrain. »

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Certaines associations ou ONG ne devraient pes utiliser le terme d’honneur, elles ne savent pas ce qu’est l’honneur. Par ailleurs, puisqu’elles « défendent » les immigrés, combien en ont elles accueillis chez leurs membres?

  2. Voilà ou nous en sommes arrivés ! Dès que nos propos dévient de la doxa, procès ! Etouffer la vérité parout ou on la proclame !

    • Soutien ferme à tous les journalistes de Frontières : les roquets aboient, Frontières passe.

  3. Avocats spécialisés dans le droit des étrangers !!! Il y a-t-il des avocats spécialisés pour les droits des français aussi ? La loi n’est pas la même pour tout le monde ?
    Merci M. Tegnér, je viens de réaliser que le sentiment que j’avais de passer après les autres n’est pas un sentiment, la loi n’est pas la même pour les cotisants et … Les prioritaires !

    • Je ne connaissais ni Erik Tegnér, ni Frontières, c’est après l’avoir vu et entendu sur CNews que je m’y suis intéressée.
      J’ai acheté Frontière, plus intéressant avec ses enquêtes détaillées et argumentées, je vais m’abonne (direct maison)pour ne avoir à courir les papeteries où il est difficile de le trouver.
      Et c’est avec plaisir que j’écoute et regarde monsieur Erik Tegnér quand il parait sur CNews rare tv à dire l’info vraie.
      Que ce monsieur et ses équipes d’investigateurs continuent leur travail car les français ont soif de vérités et n’acceptent plus d’être manipulés.

    • Désolée mon post, vous l’aurez compris ne s’adresse pas à vous. Je n’ai pas appuyé sur la bonne case.
      NB j’approuve votre post et partage votre ressenti.

  4. Après la fermeture de c8 ,la liberté de la presse n’existe plus, français réveiller vous.

  5. Bravo et ,’ayez pas peur.
    Pour une pancarte « étrangers violeurs dehors » , je viens après une garde à vue de recevoir mon plus beau diplôme que la république pouvait m’offrir et un honneur immense (j’ai bien aussi mon diplôme de docteur)
    pour délit de haine mais classé sans suite !!!!!! Honte aux personnes qui protègent ces violeurs

  6. Merci à BV. Je ne connaissais pas Frontières, noyées dans la masse des publications Internet. Je vais les suivre. On finira peut-être notre liberté de penser…

  7. Erik Tegnér représente ce qui se fait de mieux du journalisme actuel , toutes les sources de son média sont vérifiées , rien n’est balancé au hasard , Bravo .

  8. Bravo et bon courage à Erik Tegnér ! Respect pour vous car vous êtes courageux et excellent journaliste !

  9. Frontières, journal et site extrêmement courageux face à la myriade d’associations subventionnées par nos impôts, chargées de museler la liberté de parole grâce à la complicité d’une justice acquise à leur cause.

    • Bien content de m’être abonné à ce magazine. Le dernier numéro sur LFI est un bijou. Abonnez-vous pour soutenir sonaction car son Directeur commence à être attaqué par les institutions noyautées par la gauche dont le CEDH.

  10. Je conseille au personne de lire frontiere se son de super reportage article avec enquête sérieuse. Mais bien évidemment cela ne plaît pas à la lfi et nfp car il son mis devant leur comportement et la réalité des associations .

  11. Comme j’aime à le dire, je n’ai pas changé, mes convictions et mes valeurs demeurent, c’est le contexte, les circonstances qui ne sont plus les mêmes. Du coup pendant des années je me suis fait traiter de gaucho et maintenant de facho. L’essentiel est de pouvoir se regarder sans honte.

  12. Le problème de ce pays en matière de presse ce sont les subventions aux organes de presse qui répandent la propagande des puissants. C’est d’ailleurs la caractéristique des dictatures. Le Français paie avec ses impôts le poison qu’on tente de lui distiller dans le cerveau. Il est naturel que ceux qui vivent bien de ce « système » pervers aux crochets des Français (politicards connivents des puissants) naient pas envie que ça cesse et veulent faire taire les vrais journaux qui comme Frontières vivent de leur lectorat.

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