Éric Zemmour était présent, ce mercredi 26 septembre, pour dédicacer son dernier livre Destin français à la Nouvelle Librairie.

Boulevard Voltaire a interrogé le fondateur de cette librairie, François Bousquet. Il évoque les pressions subies de la part des groupuscules d’extrême gauche autour de cet événement et le succès rencontré auprès des lecteurs parisiens, malgré les tentatives d'intimidation.



Nous sommes à La Nouvelle Librairie. Vous recevez Éric Zemmour pour une signature de son dernier livre.
C’est une visite sous tension. Vous avez reçu de nombreuses menaces.

Oui, en effet. Les antifas ont mis la pression sur la librairie. Ils ont dégradé la devanture avec des stickers, des autocollants et des tags. Ils ont dégradé le rideau de fer et ils ont surtout envoyé une invitation sur internet à venir nous ''sbodifier'', c’est un terme tiré de l’arabe. C’est un mot argotique qui s’est imposé en France en 2005 à la suite des émeutes de banlieues. ''Sbotifier'', c’est foutre le bordel au sens où on le fout dans les banlieues. En clair et en un seul mot, détruire la librairie.
Nous avons porté plainte. Le dépôt de plainte a été pris en compte par la police et la préfecture. Il y a une sécurité policière. Nous avons nous-mêmes une sécurité privée. Il est assez surréaliste de devoir sécuriser à nos frais une signature d’un des auteurs français vivants qui vend le plus. On nous reproche de piétiner la liberté d’expression, mais en réalité, on nous piétine et on piétine la liberté d’expression.
Dieu merci, Zemmour et la librairie ont résisté.


Vous avez ouvert cette Nouvelle Librairie rue Médicis. Pour les lecteurs qui ne sont pas parisiens, c’est un haut lieu du Quartier latin. Pour être un peu caricatural, ce quartier est sous domination de gauche depuis mai 68.
Vous attendiez-vous à de telles réactions de la part de l’extrême gauche lorsque vous avez ouvert ?

On s’y attendait sans s’y attendre. On s’attendait à gêner. Ça fait 50 ans que l’on a déserté ce quartier qui est l’épicentre de la vie intellectuelle. Or, sur le symbole, c’est central. Occuper le Quartier latin, c’est rendre nos idées visibles. On savait que nous allions déranger.
Sauf que les antifas ont pris des habitudes d’impunité incroyables. On les a vus à Angers, à Paris, Rennes, Toulouse et Lille. Ils entrent chez vous comme si c’était chez eux. Ils vous menacent physiquement, ils vous agressent, vous défient front contre front. Ils dégradent votre vitrine et ressortent comme s’ils n’avaient rien fait et qu’ils étaient porteurs d’une justice immanente. C’est ça désormais un antifa.
Je ne suis pas naïf, mais je ne pensais pas qu’ils étaient habités par un tel sentiment d’impunité. C’est vraiment une découverte. On est vraiment harcelé, mais on résiste.
Ce soir, la manifestation est un immense succès. Le public résiste. Le paradoxe de notre époque est qu’il y a un hiatus entre les élites et la France profonde qui est majoritairement derrière les idées de Zemmour. Quand on regarde les sondages, 2/3 des Français sont pour le contrôle des frontières, mais ce pourcentage n’apparaît pas dans les médias centraux. L’université a été colonisée par le gauchisme culturel. Nous, nous sommes installés là précisément pour mettre un caillou dans la chaussure du gauchisme culturel.


Pour répondre aux intimidations, vous avez invité l’un des polémistes les plus attaqués par la gauche ces dix dernières années.

L’invitation avait été programmée avant le déclenchement des polémiques.
Si vous vous en souvenez bien, les polémiques ne sont pas le fait d'Éric Zemmour.
L'information a filtré, mais on a quand même maintenu la signature dans un contexte de polémiques, d’énervement et d’hystérie. C’est une hystérisation pour une question de prénom. La question du prénom est une tempête dans un verre d’eau. Désormais, on considère qu’une tempête dans un verre d’eau est une tempête de force 12. Cela veut dire que la question du prénom est un cyclone médiatique. C’est complètement dérisoire. Il faut remettre les choses à leur place. C’est une polémique autour du prénom comme la vie intellectuelle et la vie littéraire en a toujours porté. C’est un phénomène habituel, sauf qu’autrefois cela se faisait entre gentlemen. Désormais, ce sont des voyous.

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27 septembre 2018 à 18:23

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