Flashmob à la gare du Nord : hommage à l’extrême gauche !

gare du nord

4 mars 2021. Gare du Nord. Un accordéoniste, sorti de nulle part, s’avance, devant les téléphones portables de ses amis prévenus à l’avance ; le temps est comme suspendu lorsque, soudain, jaillissent les premières notes. On hésite quelques instants à se laisser saisir et puis c’est l’émerveillement : « Nous, on veut continuer à danser encore. »

La chanson, magistrale, emporte le spectateur, sur place ou derrière son écran. La société aseptisée est paisiblement atomisée : « Nous, on veut continuer à danser encore, voir nos pensées enlacer nos corps, passer nos vies sur une grille d’accords » ; les gestes barrières ringardisés, l’humanité réhabilitée, un moment de grâce, comme auraient dit les vieux catholiques, ceux d’avant l’Église « covidique ». « Jamais dociles, nous ne faisons pas allégeance à l’aube en toutes circonstances […] nous faisons preuve d’irrévérence, mais toujours avec élégance […] auto-attestations, absurdités sur ordonnance, et malheur à celui qui pense […] ils font preuve de tant d’insistance pour confiner notre conscience… »

Et puis, attendri par une forme de résistance aussi délicate, on veut se renseigner : qui a écrit une telle mazarinade ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, les auteurs de la chanson originale sont un groupe lillois autodésigné comme les Saltimbanks. Leur œuvre est accessible sur YouTube et plonge dans une stupeur encore plus grande : presque tous leurs titres auraient pu être subventionnés par George Soros, le plus gros spéculateur de la planète et le plus gros financeur de l’extrême gauche. Et pourtant, il ne fait aucun doute que ces gens sont sincères : mis en musique, leur société sans frontière, leur monde sans nation sont aimables, remarquables.

Mais d’où vient ce charme quasi arthurien, distillé par Kaddour Hadadi (HK), Jeoffrey, Seb, Jimmy, Cheb, Eric et Toufik ? Il vient du fait que nos sept amis sont vivants, honnêtes, artistes, et qu’au milieu du monde de morts-vivants que nous vendent les idolâtres de l’argent, leur œuvre est comme un immense bol d’air pur inspiré après un an sans respirer. C’est comme si, soudain, les prisonniers de Guantánamo avaient été libérés.

Alors, une fois n’est pas coutume, si on me permet une telle incartade, je voudrais rendre un vibrant hommage à l’extrême gauche !

François Falcon
François Falcon
Satiriste polémiste

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