Les nichons de Femen sont comme les chiens en appartement : de temps en temps, il faut leur faire prendre l’air ; et, franchement, ils commençaient à me manquer. Pour tout dire, j’avais fondé de gros espoirs sur la cérémonie des César, mais il y avait sans doute, ce soir-là, trop de concurrence à se pousser en avant dans la guerre des sexes.

Heureusement, ce dimanche, la « Journée internationale des droits des femmes » venait opportunément s’intercaler entre deux autres journées d’importance planétaire et tout aussi passionnantes : hier, celle « de l’impro » (?) et, lundi, celle « du rein ». Bonne occasion, pour nos compagnes, de ressortir les calicots rangés, il y a trois mois, après la manif contre les violences sexistes, et de se masser, place d’Italie, pour défiler, entre autres, contre la répartition inéquitable du travail domestique, avec un héroïque jeter collectif de gants de ménage ! Pas très écoresponsable, quand même… Mais aussi contre les effets supposés négatifs, pour les femmes, de la réforme des retraites (tant qu’on y est…) et les « violences gynécologiques et obstétricales » que mes sadiques de confrères leur font subir quotidiennement. Travailler là où les autres s’amusent, n’est-ce pas déjà un signe patent de perversité ?

Quant aux tsunamis et aux invasions de sauterelles, ils ne sont pas encore imputés au machisme, mais nul doute que ça ne tardera guère.

Les Femen ne pouvaient, évidemment, pas rater une occasion aussi « féministement » correcte d’afficher leurs maigres appas mais, fidèles à leur habitude, ne voulaient pas se mélanger à la plebeia femina modèle Bastille-Nation. C’est donc place de la Concorde, sans risque de promiscuité autre que celle des journalistes convoqués, que les amazones avaient décidé de se produire au petit matin pour « nettoyer les rues du virus patriarcal délétère et repousser les violences sexistes ».

À en croire les Parisiens, il y aurait beaucoup d’autres choses - moins abstraites mais plus malodorantes - à balayer dans leurs rues, mais ne décourageons pas les bonnes volontés.

Il se murmure, toutefois, qu’initialement, les Femen projetaient de produire leur happening contre la pandémie patriarcale à La Courneuve ou à Bobigny, et que seule la crainte du Covid-19 dans le métro les a forcées à ne se dépoitrailler qu’au pied d’un obélisque solitaire en érection permanente. Dommage, on se serait bien amusé…

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08 mars 2020 à 18:12

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