Aviez-vous, il y a quelque temps, pris connaissance de ce Manifeste des 300 dont la presse « mainstream » nous avait triomphalement informés ? Dans la ligne politiquement correcte du « vivre ensemble » et de « l’islam à la française », 300 « personnalités » (dont Nicolas Sarkozy), trois anciens chefs de gouvernement, des artistes (dont Aznavour), intellectuels et autres autorités religieuses y dénonçaient la montée, en France, d’un "nouvel antisémitisme" provenant, selon eux, d’une "radicalisation islamiste".

Jusqu’ici, rien d’original, c’est, là, défoncer une porte largement ouverte ! La seule particularité de cet appel, c’est qu’il réclamait "que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés de caducité par les autorités théologiques" [musulmanes].

Une volée de bois vert leur a été prodiguée, ce 8 mai, par celui qui aime à se poser en « défenseur des croyants » et se verrait bien en autorité suprême du culte musulman, M. Erdoğan en personne. Avec l’ardeur d’un mamelouk affrontant les croisés, il foudroya les malheureux signataires, lors d’un discours à Ankara : "Vous êtes pires que Daech… Qui êtes-vous pour utiliser un tel langage ?" Et de qualifier le manifeste d’"ignoble".

Mais notre parangon de vertu outragée n’en resta pas là et dénonça "une islamophobie rampante" en Europe. Son secrétaire général Kemal Kılıçdaroğlu en remit une couche en proclamant en termes si peu diplomatiques : "Ce n’est pas le Saint Coran mais vous, qui êtes arriérés." Autre délicate apostrophe de notre aspirant à intégrer l’Union européenne : "Les Français ont massacré cinq millions de musulmans en Algérie. En Libye, pareil, les Français ont commis un massacre..." Arrêtons là l’inventaire des louanges faites à notre nation par cet expert en humanisme et en matière de droits de l’homme, dont les murs des prisons peinent à contenir la noria de ses opposants.

Rappelons que le génocide arménien - incontestable, lui - devrait en inciter certains à plus de modestie !

Prétendre que la France aurait « massacré » cinq millions d’Algériens musulmans pendant la guerre d’Algérie est aussi crédible que d’affirmer que la Terre est plate, « vérité coranique » soutenue par nombre de musulmans...

Mais au-delà des crachats au visage de la France, le plus scandaleux, le plus consternant n’est-il pas que, pour l'instant, aucun des « 300 » ne se soit dressé pour relever le gant, rétablir la vérité, laver l’insulte faite à notre nation que certains ont dirigée. Le pont de l'Ascension, peut-être...

Par-delà la honte, pourquoi donc ce « vivre couchés ensemble » ? Serait-ce la peur de l’islam, l’islamophobie au sens propre, qui fait se taire ces « 300 » qui eussent fait pâle figure aux Thermopyles ?

Il est vrai qu'ils auraient pu se sentir bien seuls, car ni l'Élysée ni le Quai d'Orsay n'ont réagi, trop occupés sans doute à traquer la moindre pitrerie de Trump.

Finalement, un signe d'espoir est venu de Turquie où, sur les réseaux sociaux, la résistance au sultan s'organise en vue des élections du 24 juin : en quelques heures, plus d'1,5 million d'internautes ont exprimé leur rejet sous le mot d'ordre "Tamam".

"Tamam" signifie "Ça suffit".

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 18:26.

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12 mai 2018 à 18:54

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