L’Assemblée nationale a adopté dans la nuit, le 10 juin à 1 h 30 du matin, un texte de loi qui entérine un changement anthropologique majeur : celui du droit à l’enfant. Les révolutions les plus violentes s’accommodent fort bien du silence feutré de la nuit. C’est ce qui s’est produit, jeudi matin, à 1 h 30.

Seuls 130 députés étaient présents dans l’Hémicycle, soit 22 % des parlementaires. Seuls 43 d’entre eux se sont opposés ou abstenus, tandis que 84 d’entre eux ont approuvé le texte. Ils resteront dans l’Histoire, ceux qui ont, officiellement – et non pas seulement symboliquement -, tué le père.

C’est donc un deuil que nous vivons, à seulement quelques jours de la « fête des pères », le 20 juin prochain. Cette fête aura un goût amer pour tous les pères de France, que l’État a, sans débat, sans précaution ni recul, relégués dans la sphère des inutiles.

Ce vote pourrait être psychanalysé simplement. Œdipe est mort.

Ce vote est le fruit d’une société immature, réduite à son narcissisme infantile, qui rêve au fantasme de la toute-puissance : croire qu’un enfant peut naître de deux femmes, simplement parce qu’elles l’ont décidé.

Le vivant sera désormais soumis aux changements aléatoires de la volonté, du seul désir individuel.

Or, ceci est une illusion, car la volonté seule ne parviendra jamais à créer le vivant. Le vivant obéit à des lois irréductibles qui échappent, fort heureusement, à l’emprise de la volonté. C’est le fait de l’union des deux sexes, de deux gamètes qui, en s’unissant, créent la vie.

Faire dépendre la vie d’un homme de la seule volonté humaine revient à le soumettre à l’arbitraire et au risque de la tyrannie. Oui, c’est bien ce à quoi mène la politique qui décide que la volonté seule définit la réalité et détermine la vérité. Cependant, l’Assemblée nationale a fait « comme si c’était vrai ». Elle décide d’inscrire dans la loi un mensonge, qui est et restera source d’une immense violence. Elle déclare que deux femmes sont les mères d’un enfant, tandis que celui-ci sera privé de son père.

Elle déclare qu’il est possible de créer des chimères homme-animal, piétinant la dignité inaliénable de la personne et du corps humain, le livrant à des expériences monstrueuses. Elle pense servir la science en créant, tel Faust, le pire de ce que la médecine est capable de produire lorsqu’elle n’est plus soumise à l’éthique ni à aucun code moral.

Elle s’aveugle sur ses buts, pensant que tout est possible, et ce, simplement parce que l’embryon humain n’a pas de voix - du moins le croient-ils.

Lorsque Emmanuel Macron a été giflé à Tain, les politiques de tous bords se sont écriés : « C’est la République et la France qu’on gifle ! » Aujourd’hui, je veux reprendre les mêmes propos : en supprimant le père dans la loi de bioéthique, c’est tous les pères de France qu’on assassine.

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10 juin 2021 à 21:00

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