Efficacité du vaccin russe : la propagande anti-Poutine a du plomb dans l’aile

Saint Poutine

L'annonce par Vladimir Poutine, le 11 août 2020, de la mise au point d'un vaccin russe avait été accueillie dans un climat d'incrédulité générale. Les sarcasmes fusaient. Un vaccin russe ? Ah ah ! Elle est bien bonne. À base de vodka ? Ah non, il n'y avait rien à attendre d'un pays dirigé par un tel despote, tyran, dictateur - passez-moi mon dictionnaire des synonymes que j'étoffe mon argumentaire. Le Monde titrait dès le lendemain : « Une annonce jugée prématurée et non crédible. »

Pour parachever le tableau, le président honni affirmait que le précieux liquide sorti des laboratoires de son pays avait été injecté à sa fille. Et voilà qu'il tuait ses propres enfants. Il y avait du Barbe-Bleue chez cet homme.

Début février, un essai clinique publié par The Lancet confirme l'efficacité du vaccin russe à 92 %. Branle-bas de combat. On en veut ! Envoyez le Spoutnik V de toute urgence. Plus besoin de stockage à -80 °C, le petit nouveau se contente de -18 °C. Youpi ! Que l'on fasse venir la fille de Poutine pour l'exposer à la Cité des sciences. Comment s'appelle cette divine créature ? Elle a de beaux yeux, tu sais...

Pour être juste, reconnaissons qu'à l'époque de l'annonce poutinienne, les données scientifiques confirmant l'efficacité du produit ne couraient pas les rues, mais au cœur de la propagande antirusse, accorder crédit aux affirmations de la bête noire eût été suicidaire pour le journaliste soucieux de garder son emploi.

Dans un article cinglant, L’Opinion constate que la France est le seul pays des cinq membres permanents de l'ONU à ne pas avoir su créer un vaccin contre la Covid-19. Mais, là aussi, tempérons cette cruelle analyse en soulignant le fruit de nombreux travaux qui parvinrent à féminiser le nom de la maladie. Le microscope électronique révélait que le virus, malgré les apparences, se sentait femme. Une avancée trop souvent négligée.

Face à cette débâcle que L'Opinion qualifie « d'humiliation », le magazine évoque les doléances de Ségolène Royal et François Bayrou. L'une dénonce « l'idéologie libérale » qui asphyxie la recherche, l'autre se plaint de « la fuite des cerveaux ». Une fois de plus, les marins déplorent la direction prise par le navire dont ils chérissent les capitaines successifs. « L’obsession bureaucratique étrangle l’innovation », conclut l'auteur de l'article. Cette même bureaucratie qui, entre autres effets ralentisseurs, s'en fut retoquer le protocole du professeur Raoult au nom d'une charte médicale forcément incontournable.

Première dans les starting-blocks de l'utilisation du vaccin russe : Angela Merkel. « Au-delà de toutes les différences politiques qui sont actuellement importantes, nous pouvons néanmoins travailler ensemble dans le cadre d'une pandémie, dans un domaine humanitaire. » « Dans mes bras, Vladimir ! Vous êtes le Bernard Kouchner de l'Europe ! » Pour estomper l'avancée de la Russie sur le terrain de la recherche, la chancelière prend soin d'affubler l'opération du terme « humanitaire ». Il s'agit d'une mission qu'ils vont mener ensemble. « Apportez donc quelques sacs de riz, pendant que vous y êtes. » Un message en forme d'idéologie antirusse avec plein d'eau dedans. Concernant ce syndrome dont Nicolas Gauthier révélait, ici même, l'une des escroqueries, le vaccin n'est pas pour demain.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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