Dimanche matin, sur Europe 1 , ministre délégué aux Transports, a dit vouloir « briser le tabou » : il a reconnu que « l'on [parlait] très peu de de l’ des femmes dans les transports », et que c’était pourtant « majeur ». « Les chiffres sont édifiants », ce sont ses mots. « En Île-de-France, une enquête a été faite, six femmes sur dix se sentent en dans les transports en tant que femme, et cela s’aggrave. »

Ce n’est rien de le dire. On aimerait connaître, par curiosité, les 40 % de femmes masochistes ou à tendance suicidaire se déclarant sereines à 23 heures dans le RER, le métro ou le train de banlieue.

Une question « majeure » dont « on parle « très peu » car les féministes ont décidé que ce n’était pas utile, voire très dérangeant. L’exclusion de fait - par une autocensure craintive - des femmes de cet espace public est pourtant hautement problématique. Passée une certaine heure, les transports en commun deviennent donc un espace d’hommes ou de femmes accompagnées sans que cela ne fasse moufter les désormais célèbres députées de la NUPES qui se sont autoproclamées, ces derniers jours, représentantes des femmes.

Puisque la Constitution semble avoir vocation à devenir un vaste « jifoutou », si on constitutionnalisait le droit des femmes à prendre les transports en sécurité, autrement plus menacé que l'IVG ?

(Triste) hasard du calendrier, c’est un 25 novembre - 2007 - qu’a été tuée, dans un RER, Anne-Lorraine Schmitt. Pour avoir demandé que soit enfin pris à bras-le-corps par les pouvoirs publics le sujet de la récidive des délinquants sexuels, le général Schmitt a été épinglé sur le mur des cons par le Syndicat de la magistrature en compagnie d’un autre père de victime engagé dans le même combat. C’est dire tout l’intérêt et le respect que la Justice - ou au moins une partie d’entre elle - porte à la question. Et depuis quinze ans, quelle réforme majeure ? De Christine Taubira à Dupond-Moretti, quel garde des Sceaux a fait montre du moindre intérêt pour cette question pourtant hautement « féministe » ?

Clément Beaune, en revanche, écarte du revers de la main la question de Sonia Mabrouk sur le « sujet culturel » : « Ce serait trop facile si c’était simplement les cultures étrangères. »

Ce qui est surtout trop facile, c’est d’évacuer la question de cette façon. Le Quai d’Orsay comme les guides touristiques déconseillent catégoriquement, c'est une évidence, aux femmes occidentales de se promener seules au fin fond de l’Érythrée, du Mali, de l’Afghanistan ou du Pakistan, a fortiori si elles ne sont pas couvertes de la tête au pied : vous êtes folles, les filles ! Les mœurs, y sont différentes, vous comprenez ? Mais en débarquant en France, tous les Afghans, Érythréens, Pakistanais, Maliens… recevraient aussi sec, tel un don du Saint-Esprit, les manières du parfait gentleman biberonné au guide de savoir-vivre de la baronne Staffe ?

croit-il vraiment ce qu’il raconte ou prend-il les femmes pour des quiches, ce qui, soulignons-le, serait tout à fait sexiste ?

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27 novembre 2022

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28 commentaires

  1. il y en aurait des choses à incrire dans la Constitution… Mais, la Constitution ainsi modifiée serai-elle encore la Constitution de 1958 ? De plus, ne faut-il pas consulter le peuple ( le Souverrain, comme disent les Suisses ) avant de modifier quoi que ce soit _ rajouter, retirer_ de la Constitution ?

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