Drapeau européen : si vous cessiez d’abîmer la France ?

drapeau tricolore

Article mis à jour le 11 mai.

L’Histoire retiendra peut-être son nom. C’est le député Renaissance Mathieu Lefèvre qui porte actuellement à l’Assemblée le projet d’Emmanuel Macron, projet fou, gonflé, particulièrement grave parce qu’il touche au symbole le plus sacré de la France : son drapeau. Comme le confirmait BV, Renaissance propose d’imposer systématiquement au fronton de nos mairies, à côté du drapeau tricolore, un autre drapeau, celui de l’institution européenne. Faire cohabiter les couleurs qui incarnent et rassemblent notre vieux pays depuis si longtemps avec celles d’une institution supranationale qui travaille patiemment à détruire les nations, même pour faire diversion, il fallait oser. Le projet se heurte à l’opposition véhémente de LFI et du RN, notamment par la voix de Jean-Philippe Tanguy.

Rejeté en commission des lois mercredi 3 mai, le texte a été adopté ce mercredi 10 mai dans l'Hémicycle par 130 voix pour et 109 contre.

Interrogé par LCP, le député Mathieu Lefevre évoque « l’attachement à notre drapeau français et aussi à la construction européenne ». Un « en même temps » si connu en Macronie qu'il réveille la méfiance. Comme d’habitude, les Français partisans de l’Europe avancent pas à pas, Macron à leur tête. Quel symbole plus éclatant pour établir un nouvel ensemble supranational que celui du drapeau, incarnation des patries ? L’Europe, cette tour de Babel judiciaire sans âme, financière, juridique, impopulaire et rejetée par les Français lors du vote de 2005 en a besoin.

Une gifle aux Français

Mais voilà, les sabots macronistes sont si gros et si bruyants qu’ils ne masquent en rien le réel. Ce vote est d’abord une gifle aux Français à qui on ne dévoile pas, par mépris, l’objectif supranational. Ces idiots seraient capables d’être contre. C’est aussi une gifle à ceux qui gardent un attachement à leur pays, à son identité, son peuple, son Histoire, sa géographie, ses sacrifices immenses, à ses lettres, à ses armes et – disons-le - à ses larmes.

Car on ne devrait toucher au drapeau français qu’en tremblant. Comment en est-on venu, en France, à rappeler aux dirigeants que des millions de Français ont donné leur vie sous ces plis et qu’un minimum de respect pour nos morts voudrait qu’au lendemain du 8 mai, ils soient respectés ? Quels Français réclament, en France, aujourd’hui, l’accrochage du drapeau européen au fronton des mairies ? Que représente ce drapeau étoilé, sinon les contraintes infinies et surréalistes d’une machine européenne qui dévore sans fin les libertés si chèrement acquises sous le drapeau français ?

En 2016, avant que Macron ne tente d’imposer le drapeau européen au fronton des mairies et l'impose sous l'Arc de Triomphe, le général de Villiers publiait discrètement, au seul usage des militaires, un court texte « sur nos couleurs, celles qui se lèvent avec le jour et se baissent avec le soir qui tombe ». Il évoquait ce signe majeur pour tous les Français, jeunes, vieux, de métropole et des confins de la France. Ces couleurs, « elles rythment le quotidien de nos vies de soldats, là où nous sommes, expliquait-il. Jamais, j'en suis certain, ne vous est venu à l'esprit de considérer que ces marques de respect, apprises au lendemain de votre engagement, étaient exagérées, futiles ou dérisoires. »

L'honneur du porte-drapeau

Porté dans tous les régiments de France avec un cérémonial majestueux, le drapeau fut, en France, une inépuisable source d’héroïsme et il le reste. Oui, la mise en place forcée du drapeau européen, signe visible de l’allégeance non consentie de notre nation, fait mal. « Le drapeau est ce symbole de nos valeurs, poursuit le général de Villiers. Deux mots les résument : "Honneur et Patrie". Ils sont inscrits en lettre d'or dans les plis de chacun de nos emblèmes. » Ces plis et ces mots recouvrent les cercueils des militaires tombés au champ d’honneur, sur ordre des gouvernants, rappelons-le.

Les macronistes ont-ils un cœur qui vibre ? Une patrie ? Une idée de la France ? Si oui, qu’ils relisent, après la séance, ce conte d’Alphonse Daudet, Le Porte-drapeau. « C’est qu’il en pleuvait du fer sur ce talus ! […] De temps en temps, le drapeau qui se dressait au-dessus des têtes, agité au vent par la mitraille, sombrait dans la fumée : alors une voix s’élevait grave et fière, dominant la fusillade, les râles, les jurons des blessés : "Au drapeau, mes enfants, au drapeau !…" Aussitôt un officier s’élançait, vague comme une ombre dans ce brouillard rouge, et l’héroïque enseigne, redevenue vivante, planait encore au-dessus de la bataille. Vingt-deux fois elle tomba !… Vingt-deux fois sa hampe encore tiède, échappée à une main mourante, fut saisie, redressée. Et lorsqu’au au soleil couché, ce qui restait du régiment — à peine une poignée d’hommes — battit lentement en retraite, le drapeau n’était plus qu’une guenille aux mains du sergent Hornus, le vingt-troisième porte-drapeau de la journée. »

On ne place pas de force ce drapeau riche d'Histoire et de sang à côté d’un autre sans l’assentiment exprès des Français.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

91 commentaires

  1. La phobie est une maladie mentale, donc les homophobes, islamophobes et europhobes sont de grands malades, dignes des asiles psychiatriques soviétiques. Plus grave encore, ce sont des maladies volontaires, pas comme le rhume. On est europhobe sciemment, avec des arguments étayés par la réalité. Donc il faut criminaliser cette phobie comme les autres : critique de l’UE entraîne 500 euros d’amende et 2 ans d’inéligibilité ! C’est comme ça mon vieux ! Pas le droit de dévier du cap fixé par les Maîtres, sinon, vous imaginez le bazar ? La France comme en 1970 ? C’est triste mais seule la guerre nous en sortira.

  2. En 2005 les Français ont dit non à Maastricht , on a vu en 2008 le peu de cas que nos dirigeants apportent au décisions du peuple de France . Avec cette loi la Macronie enfonce encore un clou dans le cercueil de la République . Quand nos députés votent de telles aberrations ils faudrait qu’ils pensent aux élections qui vont suivre , la révolte gronde et le peuple veut rester Français . L’Europe et la soumission à la domination teutonne impliquée n’est pas acceptée par la majorité de nos compatriotes . Non au torchon étoilé . Vive notre drapeau tricolore .

  3. La macronie a un sens très particulier des priorités.
    La France n’a jamais été dans un état si préoccupant, mais ce qui les intéresse, c’est de faire de la promotion pour l’Union européenne, parce que c’est une de leurs marottes de communication et qu’ils n’ont peur que d’une chose, c’est de ne pas être réélus.
    Ils préfèrent régner sur des cendres que de devenir des gens normaux dans un pays normal.

  4. J’aimerais connaître les noms des députés ayant voté pour ce pavoisement intrusif. Après, ils n’auront qu’à assumer leur décision ainsi que les quolibets, noms d’oiseaux et autres enfarinades qu’ils auront à supporter de la part de leurs électeurs trahis, une fois de plus.

  5. On a déjà vu le drapeau européen sous l’Arc de Triomphe à Paris , à côté du drapeau français , comme dans d’autres domaines on avance par petites touches , à bas bruit , pour remplacer la Nation française par l’Europe , notre Président est là pour cela.

  6. Vous etes trop modéré dans vos propos : ces gens là detruisent petit bout par petit bout avec une constance methodique et parfaitement calculée notre pays !
    Et qui plus est (si d’aucun n’a d’yeux pour le voir) ils vendent l’ame de la France au diable ! (wokisme , cancel culture etc..)
    C est un plan a l echelle de toute l’Europe et gare aux résistants (Hongrie, Pologne , Italie…)

  7. La macronie n’est pas Française dans les mots mais républicaine , européiste , fédéraliste , elle s’attache chaque jour à décortiquer le pays afin de le rendre aussi faible que possible , soumis aux caprices de ce machin à étoiles ressemblant de plus en plus à ce qu’était l’URSS .

  8. Un texte arraché par surprise.
    Cette macronie à l’agonie ne sait plus quoi inventer pour emmerder les français tout en poursuivant son labeur de destruction du pays.
    Tout cela finira mal, très mal car, forcément, le réveil interviendra à un moment où tous les charlots au pouvoir ne s’y attendront pas.

  9. La prochaine étape sera-t-elle l’obligation aux Maires de commune de plus de 1500 habitants de porter aussi une écharpe aux couleurs de l’Europe et aussi pour les députés ???

  10. Insidieusement et sûrement La déconstruction de notre pays sans qu’on ait mot à dire s’avance inexorablement . C’est la même même méthode que les woke . Cela s’est accéléré avec le premier mandat de Macron je me souviens des lettres politiques que lisait notre Maire lors du 11 Novembre c’était tendancieux. Avant nous faisions l’appel des morts suivait la Marseillaise quelque soit nos convictions et suivait un vin d’honneur . C’était simple et de bon aloi et chacun retournait dans ses foyers dans notre village pas besoin de faire de la politique. l’Hydre politique détruit notre humanité un peu plus chaque jour !!!

  11. Un chiffre m’interpelle : sur plus de 550 députés composant notre Assemblée Nationale, seuls 239 se sont exprimés sur cette histoire de drapeau, dont 130 pour l’obligation faite aux mairies d’arborer le chiffon européen et seuls 109 contre. Où étaient donc passés les autres (presque 50%). Et l’agent de l’européisme, Macron, a gagné.
    Mais, ce « drapeau » étoilé, nous n’en voulons pas. Nous ne sommes pas dans le pays « Europe », mais dans le pays France. Dont le drapeau, le seul depuis la fin de la monarchie, le bleu-blanc-rouge. J’espère que David Lisnard, Président de l’Association des maires de France (plus de 30000 dans le pays), saura trouver une parade à cette honte absolue. Je ne suis pas contre l’Europe, seulement contre cette Europe fédérale qui dissout les pays européens. Il nous faut revenir à une Europe des Nations, dans laquelle les différents pays qui la constituent seront totalement respectés.

  12. Qu’ils remisent leur banderole « commerciale » ! Nous ne reconnaitrons, toujours, qu’un seul drapeau (pourquoi pas frappé de fleurs de lys dans le bleu de Paris pour rappeler les quatorze siècles d’Histoire qui ont fait la France, avant la République)… Fidélité au drapeau, fidélité à nos Héros, Fidélité et Mémoire pour tous ceux qui se sont battus et sont tombés pour lui… N’oublions jamais et soyons fiers de notre Histoire ! Debout !

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