Le compte à rebours a commencé, aux États-Unis, et le président sortant est donné largement battu par tous les instituts de sondages : environ dix points, parfois plus, rappelle Le Parisien. L’affaire semble entendue.

La conjoncture récente semble, en effet, calamiteuse pour Donald Trump. De l’affaire George Floyd (cet homme noir tué par un policier blanc) à la crise sanitaire, ayant elle-même engendré une crise économique qui promet d’être majeure, tout concourt à une fin de mandat ressemblant à une défaite programmée. Cerise sur le gâteau : le président a attrapé le virus après l’avoir dédaigné des mois durant.

Son concurrent, le pâle Joe Biden, n’a rien à faire : la victoire lui est promise.

Mais est-ce bien sûr ? Les raisons qui ont donné une victoire envisagée par très peu d’observateurs, et certainement pas par les médias, ont-elles disparu ?

Pour tenter d’y voir clair, au moins partiellement, il faut revenir sur ces quatre ans de mandat et se demander si Trump a vraiment déçu ceux qui l’ont élu. Or, il faut bien constater que les principales promesses de campagne ont été tenues : ralentissement spectaculaire de l’immigration venue d’Amérique centrale, offensive commerciale déterminée contre la Chine, fin du stérile multilatéralisme au profit de négociations bilatérales et coup de frein sur les aventures extérieures coûteuses et destructrices chères aux Bush et à Clinton.

Les promesses non tenues font perdre une élection. Nicolas Sarkozy a perdu contre le très médiocre François Hollande pour cette raison : après avoir affirmé que la lutte contre l’immigration et l’insécurité serait une priorité, rien ne s’est passé et les électeurs ont de la mémoire.

Il n’est même pas certain que sa maladie le handicape, tant sa guérison fut rapide et habilement mise en scène. Quant au nombre de morts lugubrement répété par les médias à peu près quotidiennement, il n’est finalement pas si élevé si on le compare au nombre d’habitants.

Pendant quatre ans, les élites américaines ont pilonné Trump avec une violence confinant à l’hystérie. On retrouve, d’ailleurs, le même type de vocabulaire quand la charge politico-médiatique est lancée contre Poutine ou Bachar el-Assad. Poutine et Bachar sont des tueurs et Trump un fou. Mais à ce niveau de propagande, on assène et on ne convainc guère.

L’impeachment, la collusion avec la Russie, ses affaires financières douteuses et même sa santé mentale mise en doute : rien n’a marché pour abattre Trump. Quant à l’affaire Floyd, elle a engendré de nombreuses manifestations très violentes et il n’est pas sûr qu’elle ait l’effet électoral annoncé.

Certes, Biden est nettement en tête dans les sondages, mais Hillary Clinton l’était aussi. Malgré une propagande médiatique inégalée, Trump garde d’autant plus de chances que son adversaire ne suscite aucun enthousiasme. C’est un vote par défaut et cela ne suffit pas toujours.

Cette élection reste très indécise et un coup de tonnerre ne saurait être exclu.

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23 octobre 2020 à 8:56

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