Dimanche, sauvons la démocratie !

Mesdames et Messieurs les députés éliminés du premier tour des législatives, vous qui appartenez à un parti plus à droite qu'à gauche, vous qui défendez un certain nombre de valeurs et d'idées définies dans le programme du Front national, ne vous reniez pas et permettez à la démocratie d'être présente, même modestement, dans notre Assemblée qui se veut nationale et pas unilatérale. 

Vous venez de passer votre temps à critiquer le projet d'Emmanuel Macron. J'écris bien "projet", car il n'a toujours pas parlé de programme de gouvernement. Pourquoi lui faire ce plaisir de lui offrir sur un plateau en or massif votre voix qui lui offrirait une Assemblée dont aucun Président n'a jamais osé rêver. Et pour en faire quoi ? Pour réaliser ce que vous avez toujours rejeté. Pas tout, bien sûr. Certaines idées nées de ce jeune loup et de son entourage sont louables, et vont dans notre sens, comme celui de l'éducation de nos enfants.

Mais comment la France pourrait-elle être gérée par une Assemblée de députés recrutés majoritairement sur Internet et qui n'ont comme autre motif que le nom magique de Macron à qui ils remettent leur destin, et le nôtre par la même occasion. De multiples interviews ont montré ces hommes et ces femmes incapables d'exprimer clairement ce qu'ils attendent de leur élection, en dehors du fait de suivre ce que l’Élysée leur proposera. Saint Macron a parlé. La séduction de ce prédicateur atteint des sommets de soumission rarement vus dans les assemblées de prières charismatiques !

On pourrait en rire. Moi je préfère m'angoisser de ces lendemains qui risquent de déchanter. Un exemple : dès le premier jour de son entrée en fonction, saint Macron annonce que son objectif premier sera d'être aux cotés de nos armées. Quinze jours plus tard est annoncé un surgel de 350 millions sur le budget de la Défense !

Mais à en croire ici même Robin de La Roche, donner ne serait-ce qu'une seule voix au FN, ce serait démontrer que le ridicule ne tue plus personne. Eh bien, je persiste et signe malgré la mauvaise prestation de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron, je souhaite que, dimanche, les Français qui se sont abstenus aillent déposer un bulletin qui donnerait enfin à ces 30 % de Français qui se reconnaissent dans les valeurs frontistes un groupe digne de ce nom à l'Assemblée nationale.

Quinze députés volontaires qui ont des convictions autres que celles d'un jeune blanc-bec sorti de nulle part et dont l'objectif principal est, justement, de ne pas leur donner la parole. Il l'a dit et répété, comme le rappelle Robin de La Roche, devant la pyramide du Louvre. Mais aussi lors d'un meeting dont une presse hypnotisée n'a pas relevé les dangereux et invraisemblables propos, et que Marine Le Pen a justement singés lors de son débat télévisé : "Ils sont là. Ce sont eux, nos vrais ennemis, puissants, organisés, habiles, déterminés. Vous les croisez dans les rues, dans les campagnes ou sur la Toile, bien souvent masqués, aussi haineux que lâches. Vous les connaissez, le parti des agents du désastre, les instruments du pire…"

Il est bon, il est impérieux de rappeler de tels propos, dont on aurait espéré qu'ils visent les islamistes. Mais non, pas du tout. Macron s'adressait aux onze millions d'électeurs qui allaient voter pour Marine quelques jours plus tard !

Alors, je suis navré mais heureux, voire fier de dire que si, dimanche, j'avais un candidat FN échappé du massacre, il aurait mon vote. Pour tenter d'entendre, pendant ces cinq prochaines années, un autre son de cloche. Et que penser de ces électeurs des Yvelines qui vont préférer l'insipide Aurore Bergé à un homme empreint de sagesse et taillé dans toutes les valeurs que les vrais électeurs de droite aiment qu'est Jean-Frédéric Poisson, non identifié FN mais qui s'en rapproche intimement.

Floris de Bonneville
Floris de Bonneville
Journaliste - Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma

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