Cette campagne commence à puer… Entre les vrais mensonges et les fausses vérités, on ne sait plus à quel saint se vouer. Pardon ! Je vais encore exciter la fibre anticléricale avec mes références chrétiennes…

Donc, on nous annonce que Jacques Chirac – pour autant que sa momie bouge encore – soutient Alain Juppé. Depuis que l’ancien Président est devenu sénile, il est interdit de juger son action, laquelle fut essentiellement de l’inaction. En effet, fidèle à cette autre grande figure de la Corrèze qu’était Henri Queuille, Chirac s’en tint toujours à cette idée directrice : "Il n’est pas de problème que l’absence de solution ne parvienne à résoudre." Soit l’immobilisme comme ligne politique et comme vertu. Bref, si le pays est aujourd’hui dans une telle déconfiture, c’est largement à ses onze années de gouvernement plan-plan que nous le devons.

Chirac – avec quel degré de lucidité ? – soutient donc Juppé. Difficile d’imaginer qu’il aurait pu en être autrement, tant le maire de Bordeaux dut avaler de couleuvres et même endosser de condamnations pour couvrir les magouilles de son mentor. Il faut bien, à un moment, renvoyer l’ascenseur à celui qui paya pour les autres.

Dans le camp d’en face, celui de François Fillon, c’est Valéry Giscard d’Estaing qui apporte sa caution. Giscard, 90 ans au compteur mais toute sa tête ; Giscard, ex-Président lui aussi, qui se fit planter un couteau dans le dos par la grande carcasse chiraquienne. Giscard, le marquis chez les éboueurs qui nous joua de l’accordéon sur l’air du regroupement familial.

Giscard et Chirac, la guerre des cacochymes qui se poursuivra jusque dans la tombe. Même si, j’en prends le pari, à l’heure du cimetière, le dernier survivant tressera des couronnes à son ennemi juré. Ainsi va la France…

Sur le ralliement de l’homme de Chamalières au Sarthois, Le Canard enchaîné prétend détenir la clé : François Fillon aurait promis à Valéry Giscard d’Estaing de rebaptiser le musée d’Orsay pour lui donner son nom. De quoi panser une plaie béante chez le vieux Président qui n’arrête pas de gratter son éternel bobo : pourquoi Chirac et pas moi ?

Explication : en 2012, quand Bernadette Chirac soutient Sarkozy, son époux Jacques prend fait et cause pour François Hollande. De rencontres plus ou moins discrètes en soutien affiché, les deux hommes se la jouent « amitiés corréziennes ». « Normaux », du cul des vaches jusqu’à la Corona. Alors, pour récompenser son vieux pote, François Hollande lui offre son musée : le 20 juin 2016, le musée du quai Branly devient musée Jacques-Chirac.

Et moi ? Et moi ? pleure Giscard. Alors, dit Le Canard, contre son ralliement, François Fillon lui aurait promis de rebaptiser le musée d’Orsay en musée Valéry-Giscard-d’Estaing.

Vrai ou faux ? Mystère.

Si cela est vrai, on pourrait aussi ajouter une mention au fronton de l’ancienne gare d’Orsay : musée des amours ancillaires de feu le président Mitterrand. Car mise à l’abri des vicissitudes de l’existence, sa maîtresse Anne Pingeot y fut longtemps conservateur. Elle y veillait sur la statuaire du XIXe siècle dont son illustre amant était peut-être le dernier représentant…

2284 vues

25 novembre 2016

VOS COMMENTAIRES

BVoltaire.fr vous offre la possibilité de réagir à ses articles (excepté les brèves) sur une période de 5 jours. Toutefois, nous vous demandons de respecter certaines règles :

  • Pas de commentaires excessifs, inutiles ou hors-sujet (publicité ou autres).
  • Pas de commentaires insultants. La critique doit obéir aux règles de la courtoisie.
  • Pas de commentaires en majuscule.
  • Les liens sont interdits.
  • L’utilisation excessive de ponctuations comme les points d’exclamation ou les points de suspension rendent la lecture difficile pour les autres utilisateurs, merci de ne pas en abuser !

Pas encore de compte, inscrivez-vous gratuitement !

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.