Demain, le couvre-feu partout ? La France entre dans la grande nuit de la trouille

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Il plane sur notre pays une vilaine odeur de trouille. Pas de ces peurs salutaires qui nouent les tripes, comme pour vous donner le courage qui risquerait de vous manquer. Non. Une peur de larve ou de petit gibier, de celles qui incitent au ratatinage, au silence, à l'enfouissement.

D'enfouissement, d'ailleurs, il est question puisque Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a annoncé, lors de son point-presse, ce mercredi, que de nouvelles zones seraient visées, à brève échéance, par les mesures de couvre-feu, et ce sera bien le cas, avec 54 départements désormais placés en couvre-feu.

Qui est l'ennemi ? Le ou la Covid-19 (le genre est fluide), bien sûr. Un virus dont il n'est pas encore établi qu'il fasse plus de morts que la grippe, dont les victimes ont un âge médian de 84 ans, mais qu'on s'obstine à prendre pour Ebola. Un virus qui a réussi à faire ressembler notre peuple à un ramassis d'ectoplasmes de bloc opératoire, à couper les liens sociaux, à provoquer des cascades de faillites. Un virus qui tue moins que l'islamisme mais contre lequel, pour une fois et contrairement à tant d'autres maux, on prétend dresser des barrières.

Alors voilà : attendons-nous, toutes-et-tous, chacune et chacun, à vivre une nouvelle vie de confinement, un couvre-feu national. Port du masque à table en famille, choix d'un groupe de personnes restreint... je ne suis pas complotiste, mais je ne peux m'empêcher d'y voir une série d'attaques contre la beauté, la civilité, la transparence, la courtoisie, et même -oui- contre le courage.

Que des personnes âgées aient peur, c'est bien normal. Elles risquent leur vie. Que tout un pays se transforme en EHPAD craintif, que les gens demandent aigrement à leur voisin de porter leur masque sur le haut du nez, que l'ultime manifestation du respect de son prochain soit le voilement de sa propre face et la mort des relations amicales, c'est moins normal.

Voici venir la nuit de la grande trouille, qui étend son ombre sur toute la France. Progressivement, la moitié de la journée, comme la moitié du visage, est oblitérée partout. Il est neuf heures. Dormez, bonnes gens.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

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