Conflit Chine-Occident : une escalade inquiétante

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Lu Shaye, l’ambassadeur de Chine en France, a été convoqué par notre ministère des Affaires étrangères, le 23 mars, pour avoir copieusement insulté un chercheur français, celui-ci ayant eu l’outrecuidance de défendre nos parlementaires voulant se rendre à Taïwan, ennemi historique de Pékin : « petite frappe », « hyène folle » et « troll idéologique », via son compte Twitter.

En l’occurrence, la tension ne cesse de monter entre l’empire du Milieu et l’Occident, tension exacerbée par l’origine chinoise du Covid-19. Autre élément à charge : le régime néo-maoïste n’hésite pas à persécuter les ouïghours, peuple turcophone et musulman du Xinjiang. Des crimes face à nos droits de l’homme : camps de rééducation et de concentration, puis stérilisation des femmes, entre autres. D’où les récentes sanctions de l’Union européenne contre quatre dirigeants de cette région : interdictions de visas et gels d’avoirs. Comme une déclaration de guerre.

Rappelons que les han, l’ethnie majoritaire, subissent, depuis 1997, des attaques de nature djihadiste, une des plus violentes étant celle qui a abattu des dizaines de personnes à Urumqi (capitale du Xinjiang), en mai 2014. Des motivations tant géographiques que religieuses : tels les Tibétains, les ouïghours veulent faire sécession. Seulement, la Chine n’est ni l’Irak ni l’Afghanistan. Par conséquent, les Américains ne peuvent y faire de l’ingérence, et non sans provoquer le Choc des civilisations, initialement redouté par Samuel P. Huntington en 1996. Ce serait, en effet, lourd de sens à l’endroit de cette civilisation multimillénaire, celle qui a créé une première forme d’écriture, trois mille ans avant notre ère.

En réalité, Washington craint la constitution progressive d’un bloc eurasiatique, principalement de Moscou à Pékin, potentiellement supérieur et spectaculaire si l’Europe de l’Est se mêlait à la fête. Et contre l’Union européenne qui n’est, dans les idées et dans les actes, qu’un appendice des USA. Puisque deux modèles civilisationnels s’opposent : le Village global et le Royaume, autrement dit, le mondialisme et le nationalisme. À terme, il ne sera donc plus question, pour les Machins, de badiner avec « les gestes barrières » à l’endroit de « l’usine du monde », le tout signifiant encore une dialectique hégélienne du maître et de l’esclave. C’est le destin funeste des nations devenant moyennes, voire faibles, car si hantées par l’angoisse de ne pas avoir été plus dominatrices. Après quoi, il n’y a qu'une alternative : se rallier ou dépérir.

En outre, nos démocraties libérales n'ont pu enrayer, en un an, la pandémie de coronavirus : à tous les niveaux un manque criant de puissance. Néanmoins, le président Xi devait impérativement revoir sa copie : en octobre 2020, il a, enfin, interdit l'élevage de 45 espèces, dans la mesure où ce SARS-CoV-2 aurait été généré par la négligence et le manque d’hygiène. « Le monde humain est le royaume du hasard et de l'erreur », avait affirmé Schopenhauer.

Alors, attention à la prochaine étincelle ! Dans le Pacifique, d’abord, car Taipei, Séoul et Tokyo font office de colonies de l’Oncle Sam : LGBTisation, racialisation et même islamisation des masses, servies, qui plus est, par une titanesque numérisation des esprits depuis la Silicon Valley. Sans oublier les luttes d’influence que mène Pékin, notamment en Afrique. Incontestablement, un troisième conflit mondial a commencé.

Henri Feng
Henri Feng
Docteur en histoire de la philosophie

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